3 questions à André Bayala

Directeur général de la Société nationale d’assurances et de réassurance du Burkina (Sonar), président de la Fédération des sociétés d’assurances de droit national africaines (Fanaf)

Publié le 21 février 2006 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique/l’intelligent : Quelles sont les évolutions dans les pays de la Fanaf ?
André Bayala : Le professionnalisme s’est développé. En 1995, le ratio de couverture des engagements était de 63 %, contre 98 % aujourd’hui. Le nombre de compagnies a augmenté. Rien qu’au Burkina, il y avait trois assureurs il y a dix ans, contre huit aujourd’hui. Le secteur étant plus concurrentiel, la clientèle a le choix et la qualité est tirée vers le haut. La législation aussi a changé. Depuis 2000, le code Cima exige que l’assurance vie soit gérée dans une société indépendante de l’assurance dommage, ce qui a conduit à une augmentation du chiffre d’affaires de l’assurance vie. Au Burkina, il a connu une croissance de près de 20 % par an. Mais l’Afrique reste quand même le parent pauvre dans le monde. La cotisation moyenne par habitant a beau avoir augmenté de 10 % par an entre 1999 et 2003 dans la zone Fanaf, le continent ne représente que 1,1 % du marché mondial.
Qu’attendez-vous du congrès de la Fanaf ?
C’est une réunion statutaire qui rassemble tous les membres des dix-neuf pays et à laquelle sont invités de nombreux observateurs d’autres continents. C’est l’occasion d’adopter nos rapports financiers et nos programmes. Il faut que nous mettions tous nos membres au même niveau d’information sur les grandes questions d’actualité. Le développement durable est le thème choisi pour le congrès. Le problème concerne vraiment l’assurance, car nous avons à notre disposition des sommes importantes que nous devons faire fructifier. Le code Cima contraint les professionnels à les placer dans les pays signataires. Même si ces marchés sont souvent moins rentables que les marchés du Nord, je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose. Le secteur de l’assurance doit participer au développement de la zone. Si l’argent sort, il n’existe plus pour nous.
Comment voyez-vous l’avenir ?
Il ne peut être que radieux, nous partons de si bas ! Notre but est d’ouvrir l’assurance au plus grand nombre. Les Indiens ont réussi à concevoir des produits de masse, et nous souhaitons en faire autant. D’ailleurs, la Fanaf organise bientôt un voyage d’étude en Inde. Aujourd’hui, nous touchons les grandes entreprises, nous sommes présents sur l’automobile parce que c’est obligatoire et nous couvrons les emprunteurs au niveau bancaire. En assurance vie, nous touchons les salariés d’un certain niveau de vie. Mais nous devons développer de nouveaux produits, pour toucher les cultivateurs de coton par exemple. Nous devons les convaincre de l’utilité d’être assurés. Pour l’instant, pour eux, l’assurance, c’est Dieu et la famille. Nous communiquons, mais le changement de mentalités prendra du temps.

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