Par ici la sortie

Publié le 21 février 2006 Lecture : 1 minute.

Voici l’information la plus déprimante qui nous soit récemment parvenue d’Irak : selon un sondage, 88 % des sunnites sont favorables aux attaques violentes contre les troupes américaines. Il se confirme donc que, pour les États-Unis, le problème le plus grave, au moins dans le Triangle sunnite, n’est ni la Syrie ni les terroristes d’Abou Moussab al-Zarqaoui mais les sunnites ordinaires qui rêvent de voir exploser nos soldats. Comment y faire face ?
D’abord, nous devrions faire savoir que nous ne conserverons aucune base militaire sur le territoire irakien. Ensuite, annoncer une date butoir pour le retrait de l’ensemble de nos troupes – par exemple, le dernier jour de 2007. Cela permettrait d’atténuer quelque peu les suspicions des nationalistes irakiens, convaincus que les États-Unis ne sont en Irak que pour le pétrole et les bases militaires, et de couper l’herbe sous le pied aux insurgés.
Mais ce nouveau sondage réalisé par WorldPublicOpinion.org comporte quand même quelques bonnes nouvelles pour le président Bush. Plus des trois quarts des Irakiens jugent qu’en dépit des souffrances endurées, la chute de Saddam Hussein a été une bonne chose. Et 64 % estiment que leur pays est aujourd’hui sur la bonne voie. L’ennui est que 80 % des sondés croient dur comme fer que les États-Unis veulent installer des bases militaires permanentes en Irak (ils n’ont d’ailleurs pas tort), tandis que 70 % sont favorables à un retrait des troupes dans un délai de deux ans.
Il est temps d’écouter plus attentivement les Irakiens, qui connaissent quand même mieux leur pays que nous. Pour 64 % d’entre eux, les attaques violentes diminueront lorsque les Américains quitteront le pays. Chez les sunnites – les auteurs des actes de violence sont majoritairement membres de cette communauté -, la proportion est de 86 %. D’autres sondages montrent globalement la même chose : les Irakiens doutent de nos intentions et veulent nous voir partir. La seule erreur majeure que nous ayons faite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale a été de sous-estimer la force du nationalisme. Aussi bien en Chine, en Asie du Sud-Est, en Amérique latine qu’aujourd’hui en Irak.

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