Monnaie unique : le Nigeria souhaite un report du lancement de l’eco
Dans une déclaration sur son compte Twitter, la présidence nigériane demande un report du lancement de l’eco, future monnaie unique d’Afrique de l’Ouest, et qui vise à remplacer entre autres le franc CFA. Pour Abuja, les critères de convergence établis dans la feuille de route des pays membres de la Cedeao, et nécessaires à la mise en place de l’eco, ne sont pas encore remplis.
L’eco, monnaie de la discorde en Afrique de l’Ouest
En acceptant de s’unir autour d’une monnaie unique à l’horizon 2020, la Cedeao s’est engagée dans un parcours du combattant. Depuis fin décembre, la « bataille de l’eco » provoque un conflit de leadership entre pays de l’Uemoa, Côte d’Ivoire en tête, et de la ZMAO, chapeautée par le poids lourd nigérian.
Nouvelle étape dans la guerre de tranchées amorcée il y a plusieurs semaines quant à l’adoption d’une future monnaie unique par les États d’Afrique de l’Ouest.
Après une première réaction, mi-janvier, des ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales de la Zone monétaire ouest-africaine (ZMAO), qui ont dénoncé la décision « unilatérale » de renommer le CFA en « eco », le Nigeria réitère. « La position du Nigeria sur l’eco est que les critères de convergence (entre États) n’ont pas été atteints par la majorité des pays » devant adopter cette monnaie commune, a indiqué la présidence nigériane sur son compte Twitter dans l’après-midi du lundi 10 février. Et d’ajouter : « Il doit par conséquent y avoir un report du lancement de la monnaie unique ».
La sortie nigériane de ce lundi s’annonce comme un avant-goût de la future réunion des ministres pays anglophones qui, selon les informations de Jeune Afrique, devrait se tenir vendredi 14 février à Freetown, en Sierra Leone.
Critères de convergence
Les quinze pays membres de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), dont le Nigeria est membre, avaient indiqué l’an dernier qu’ils souhaitaient lancer l’eco en 2020, après bientôt quarante ans de débats. Mais fin décembre, huit pays francophones d’Afrique de l’Ouest, qui utilisent le franc CFA, avaient annoncé leur décision de remplacer leur monnaie commune par l’eco et de distendre ainsi les liens très controversés avec la France, ancienne puissance coloniale, qui accueillait notamment la moitié de leurs réserves de changes en échange de la convertibilité du CFA avec l’euro.
L’annonce surprise avait été faite par le président ivoirien, Alassane Ouattara, lors d’une visite de son homologue français, Emmanuel Macron, au lendemain d’un sommet de la Cedeao qui avait encouragé les efforts visant à mettre en place une monnaie unique ouest-africaine d’ici à juillet.
Le Nigeria et plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, notamment anglophones, avaient en effet trois semaines plus tard dénoncé cette décision, affirmant qu’elle n’était « pas conforme » au programme adopté récemment par l’ensemble de la région pour mettre en place une monnaie unique. Pour ces pays non CFA, il n’est pas envisageable que le nom « eco » soit associé à une monnaie qui ne remplit pas les critères retenus par tous à Abuja en juin 2019. Ce que rappelle le tweet du 10 février.
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L’eco, monnaie de la discorde en Afrique de l’Ouest
En acceptant de s’unir autour d’une monnaie unique à l’horizon 2020, la Cedeao s’est engagée dans un parcours du combattant. Depuis fin décembre, la « bataille de l’eco » provoque un conflit de leadership entre pays de l’Uemoa, Côte d’Ivoire en tête, et de la ZMAO, chapeautée par le poids lourd nigérian.
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