L’Égypte veut attirer plus d’investisseurs français
Invités à Paris le 10 février par Business France, les entrepreneurs égyptiens appellent à développer le partenariat économique entre les deux pays. Pour séduire les investisseurs français, ils mettent en avant une série de mesures et de réformes économiques mises en place par l’Égypte ces dernières années.
« Notre relation franco-égyptienne est certes excellente, mais nous ne sommes que le 11ème partenaire commercial [du Caire]. Cela n’est pas à la hauteur de notre proximité diplomatique. C’est une situation paradoxale », a regretté l’ambassadeur français en Égypte, Stéphane Romatet, devant plusieurs dizaines de représentants d’entreprises françaises et égyptiennes le 10 février, lors d’une conférence organisée par Business France à Paris.
Malgré un lien politique fort entre les deux pays, la France n’a exporté vers l’Egypte que l’équivalent de 1,7 milliard de dollars en 2017. Et en termes d’IDE, elle n’est classée que 9ème Pourtant, l’Égypte peut constituer un grand bassin d’investissement et de commerce pour les entreprises françaises, comme l’a rappelé le diplomate français.
Une croissance solide
Le pays des Pharaons aligne depuis quelques années des taux de croissance de plus de 5 %. C’est la meilleure performance économique d’Afrique du Nord et du bassin méditerranéen. La France, « un ancien partenaire de l’Égypte », se doit d’y investir plus, insiste Stéphane Romatet.
Amr Noureldin, le conseiller juridique du président de l’Autorité d’investissement égyptienne (GAFI), ne dit pas autre chose : « Nous méritons plus d’investissements dans le domaine industriel. Surtout avec tous les méga-projets que nous avons lancés comme la nouvelle capitale (8 milliards de dollars), le nouveau canal de Suez (12 milliards de dollars) et la nouvelle ville d’Alamein (10 milliards de dollars). Aujourd’hui, nous avons besoin de votre savoir-faire », a-t-il déclaré à l’adresse des entrepreneurs français.
Nos amis français qui veulent développer leurs affaires sont les bienvenus en Égypte
« L’emplacement géographique de l’Égypte a toujours fait du pays une destination idéale d’investissements, avec ses 20 aéroports, ses ports mais aussi sa main d’œuvre formée et qualifiée », a –t-il souligné.
« Business friendly »
L’Égypte a entrepris une série de réformes depuis 2018 pour améliorer son attractivité économique. Le code des investissements a été ainsi revu de fond en comble. Cette réforme, que Amr Noureldin décrit comme « un changement de donne », comporte plusieurs avantages pour les investisseurs, dont des exonérations fiscales, aussi bien sur l’impôt des sociétés et des revenus que sur les droits de douane. L’agro-business, la santé, le tourisme, le textile et les énergies renouvelables sont les secteurs qui offrent le plus d’avantages en termes d’investissement.
Les procédures administratives ont été également allégées : l’enregistrement de compagnies étrangères se fait désormais en trois jours, contre 40 jours auparavant. Idem pour la justice, avec la mise en place d’un centre d’arbitrage et de médiation indépendant qui intervient en cas de litiges commerciaux.
De son côté, Ahmed Elsewedy, président du groupe Elsewedy, l’un des leaders du câble électrique dans le pays, connu également pour ses projets de développement de villes industrielles, estime que toutes les conditions sont désormais réunies pour lancer un nouvel ère de coopération économique entre la France et l’Égypte. « Nos amis français qui veulent développer leurs affaires sont les bienvenus en Égypte. C’est un pays aux nombreuses opportunités économiques. Et c’est également une porte d’entrée pour investir en Afrique », nous déclare le patron du deuxième groupe privé du pays.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan