Imbroglio diplomatique après le limogeage de Moncef Baati, ambassadeur tunisien à l’ONU
L’invocation d’une « faute diplomatique grave » de la part de Carthage pour justifier le limogeage de l’ambassadeur tunisien à l’ONU suscite la polémique au sein de la sphère diplomatique et de l’opinion publique.
Moncef Baati a-t-il été la victime collatérale d’une situation diplomatique complexe dont la Tunisie – présidente de tour de la Ligue arabe et membre non permanent au Conseil de sécurité pour deux ans – ne savait comment se dépêtrer ?
Chargé de représenter la Tunisie et les pays arabes à l’ONU, l’ambassadeur Baati – qui avait repris du service en septembre 2019 alors qu’il était à la retraite – était mobilisé par les discussions autour d’un projet de résolution d’inspiration palestinienne contre le « deal du siècle » prôné par le président américain Donald Trump.
Il y travaillait conjointement avec son homologue indonésien en coordination avec différentes représentations diplomatiques. Leur objectif ? Faire ratifier le texte par les 15 membres du Conseil de sécurité. Une première mouture de ce projet, diffusée pour concertation, aurait provoqué la colère de Carthage : Baati aurait agi sans la consulter avant diffusion.
Explications contradictoires
Le chargé de l’information au ministère des Affaires étrangères, Bouraoui Limam, a ainsi évoqué « une absence de coordination avec le département ». Une version identique à celle soutenue par la chargée de communication de la présidence, Rachida Ennaifer, qui qualifie « le comportement de Moncef Baati de faute diplomatique grave ». Elle reconnaît néanmoins que « le contenu du document distribué par l’ambassadeur ne diffère pas de la position de la Tunisie envers la cause palestinienne ».
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