Déficit d’image

Atouts et handicaps du secteur au regard des principaux produits utilisés sur le continent.

Publié le 21 février 2006 Lecture : 3 minutes.

L’assurance souffre d’un déficit d’image, s’inquiètent en chur les professionnels. Il leur appartient évidemment d’y remédier en mettant au point les formes de communication et de publicité qui leur permettront de se faire mieux connaître. En Afrique subsaharienne, il leur faut combattre bien des résistances, dont le faible niveau de vie des populations (lire ci-dessous). En parallèle, aux profanes que nous sommes, il est apparu nécessaire de clarifier certains aspects de ce métier particulier sous la forme du lexique que voici. Il ne s’agit pas d’un dictionnaire, puisque chaque définition est assortie de commentaires ou d’observations qui mettent en relief quelques-unes des faiblesses, ou spécificités dans le meilleur des cas, des assureurs africains.

Assurance vie
Il s’agit d’un contrat d’assurance (voir ci-contre) où l’événement est le décès de l’assuré. Par extension et pour mieux s’adapter aux marchés, les assureurs ont mis au point de nombreuses formules fondées sur le même principe, qui couvrent la maladie, les funérailles ou encore permettent de constituer un pécule en vue de sa retraite ou pour offrir des études à ses enfants. L’assureur fait fructifier cet argent pour le compte du souscripteur et s’engage donc à un résultat sur ce plan. En Afrique subsaharienne, où les banques pratiquent surtout l’épargne et le crédit à court terme, l’assurance vie est le placement à long terme le plus facilement accessible. De manière croissante, les réglementations obligent les assureurs à séparer cette activité de l’assurance dommages.

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Bancassurance
L’assurance vie étant un produit d’épargne, les banques ont voulu proposer de tels contrats. Pour des questions de législation, elles ont dû s’associer à des assureurs ou créer une filiale appropriée. Afin de fournir un service complet à leurs clients, les banques leur offrent également d’autres polices (automobile, responsabilité civile, etc.). Ainsi sont nés deux néologismes, qui sont parfois des marques déposées : « bancassurance » et « assurbanque ». En règle générale, les banques sont moins performantes en ce qui concerne la rémunération de l’assurance vie : 3,8 % contre 4 % pour les assureurs (moyenne France en 2005).

Contrat d’assurance
Le meilleur moyen de définir concrètement le secteur de l’assurance est d’en connaître la principale règle du jeu : il est régi par un contrat signé entre un souscripteur (individu ou entreprise) et un professionnel. Ce contrat fixe un événement (ou plusieurs), les prestations que l’assureur s’engage à fournir lorsqu’il survient et le montant des primes que l’assuré s’engage à payer en échange. Les cotisations sont gérées par la compagnie d’assurances qui les utilise pour tenir ses engagements. Elle les fait aussi fructifier, ce qui lui permet de se rémunérer mais aussi de parer aux graves imprévus, comme les catastrophes naturelles. Les compagnies d’assurances ont elles-mêmes un assureur (société de réassurance). L’argent des assurés est donc placé en Bourse, par exemple, ou dans l’achat d’un immeuble. On touche ici à l’un des grands problèmes des assureurs africains, particulièrement en Afrique subsaharienne. L’étroitesse des marchés immobiliers ou financiers constitue un handicap pour placer leur argent, ce qui, au bout du compte, les empêche de grandir : à quoi bon avoir plus de clients ?

Courtage
La commercialisation des produits d’assurances peut être assurée par la compagnie elle-même ou par des agents commerciaux qui la représentent directement sur le terrain et sont rémunérés par elle au prorata de l’activité qu’ils réalisent. Le courtier, ou la société de courtage, agit en représentant de l’assuré, le plus souvent une entreprise, qui le charge de négocier les contrats les plus avantageux. Pour faire baisser les tarifs, le courtier peut proposer à la société d’assurances de traiter à sa place la collecte des primes et la gestion des sinistres, mais il n’est pas une société d’assurances au sens propre.

Métiers
Il y a bien sûr des commerciaux et des gestionnaires dans une société d’assurances, mais cette profession fait appel à des métiers qui lui sont spécifiques, comme les rédacteurs, dont certains gèrent les contrats et d’autres les sinistres, et les actuaires, qui ont la responsabilité de concevoir les produits d’assurances en évaluant leurs risques et leurs coûts. Les premiers sont des techniciens que l’Afrique sait former. L’Institut international de l’assurance, à Yaoundé, au Cameroun, en titularise par exemple une cinquantaine tous les deux ans, ce qui est peu. En revanche, faute de formations ad hoc sur le continent, les actuaires, véritables cerveaux de l’assurance, sont généralement diplômés en Europe Avec le risque qu’ils y restent tant les salaires sont attractifs : entre 30 000 et 40 000 euros par an pour un débutant !

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