Corruption au Maroc : encore un effort
Le gouvernement marocain doit revoir sa copie en matière de lutte contre la corruption. C’est du moins l’avis de Transparency Maroc, branche nationale de l’ONG internationale du même nom, qui s’est réuni à la mi-février à Casablanca. Son secrétaire général, Azedine Akesbi, s’est en effet dit déçu du projet de création d’une Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC), déclarant au quotidien Al-Bayane que le texte « ne répond pas aux conditions minimales d’une véritable lutte » dans ce domaine.
Présentée en mars 2005 par le Premier ministre Driss Jettou, l’idée d’un nouvel organe en charge d’informer, de coordonner et de mettre en uvre les politiques anticorruption dans le pays s’inscrit dans le cadre de la convention internationale des Nations unies relative à la lutte contre la corruption, convention que le Maroc a signée en décembre 2003 mais qu’il n’a pas encore ratifiée.
Mais Transparency Maroc fait une lecture critique du texte, déplorant qu’une telle initiative ne fasse l’objet que d’un décret et non pas d’une loi. Selon Kamal Mesbahi, membre exécutif de l’association cité par Al-Bayane, le texte est « vide aussi bien dans le fond que dans la forme », il est « plein de contradictions » et « se verrouille en lui-même ». Parmi les points portant à polémique selon l’association : le rôle prédominant du Premier ministre au sein de la future instance, le mode de désignation de ses membres ou encore la marge de manuvre relativement limitée qui lui est accordée. Transparency Maroc préconise un débat national sur le sujet et plaide pour l’implication de la société civile.
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