Ali Farka Touré et Toumani Diabaté

Publié le 22 février 2006 Lecture : 2 minutes.

Chaque année à Los Angeles, la grand-messe des Grammy Awards rassemble la crème des artistes du monde pour la remise des récompenses dans plus de vingt catégories musicales différentes. Pour la 48e édition, qui s’est tenue le 8 février, le trophée du meilleur album traditionnel de musiques du monde a été attribué à Ali Farka Touré et Toumani Diabaté pour In The Heart of the Moon, produit par le label britannique World Circuit. Le bluesman malien n’en est pas à son premier Grammy. Il y a douze ans, Ali Farka Touré créait déjà l’événement en remportant le prix pour son album Talking Timbuktu réalisé avec le guitariste américain Ry Cooder, devenant ainsi le tout premier artiste africain récompensé dans cette cérémonie.

En 1994 comme en 2006, le trophée est amplement mérité. L’album consacré cette année a été plébiscité par la presse spécialisée depuis sa sortie à l’été 2005. Un album inattendu puisque Ali Farka Touré avait décidé de se retirer de la scène artistique, préférant le travail de la terre dans sa ferme des environs de Tombouctou à la vie de voyages et de tournées internationales qu’il mène depuis plus de trente-cinq ans.
La rencontre de l’un des plus grands guitaristes du monde et de l’un des plus talentueux joueurs de kora, de vingt-cinq ans son cadet, tient presque du miracle. Le premier est issu de l’ethnie arma, elle-même descendant des Songhaïs. Son destin en a fait une star internationale, côtoyant les plus grands, taquinant même John Lee Hooker et le blues américain avec cette célèbre phrase : « Eux n’ont que les feuilles et les branches. Moi, je suis les racines et le tronc. »
Quant au second, il est issu de l’une des plus prestigieuses familles de griots mandingues, enfant prodige dès l’âge de 5 ans et digne fils du maître incontesté de la kora, Sidiki Diabaté. Marchant sur les pas de son père, il a contribué à faire connaître l’instrument de par le monde, n’hésitant pas à le faire fusionner avec des mélodies venues d’ailleurs, du jazz au flamenco.

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Entre les deux artistes est née une profonde amitié bâtie sur un solide respect. L’aîné ne cache pas son admiration : « Comme le dit le proverbe africain : quand on cherche Dieu et qu’on rencontre le prophète, on doit être satisfait. Toumani, c’est le dieu de la kora. Il est incomparable. Il fait ma fierté et celle du Mali. » Le cadet, lui, témoigne sa gratitude : « Ali, c’est un monument. Ali, c’est la légende. Ali, c’est l’Histoire Je suis son griot. Il est mon frère, mon père spirituel, mon guide musical »

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