Centrafrique : la France engage des avions de combat contre un groupe armé
La France a engagé contre un groupe rebelle armé en Centrafrique des avions de combat à la demande de la force de maintien de la paix des Nations unies, a annoncé samedi 15 février la Minusca.
C’est la troisième fois depuis le déploiement des Casques bleus en 2014 qu’il est annoncé officiellement que Paris a engagé des avions de combat en Centrafrique. La Mission des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) a fait appel jeudi à des avions de combat français qui ont effectué une démonstration de force au-dessus de Birao « afin de dissuader l’offensive d’un groupe armé » sur cette ville du nord-est, a expliqué à l’AFP, sans plus de détails, le porte-parole de la Minusca, Vladimir Monteiro.
[#RCA] Le 13/02, à la demande et en appui de la MINUSCA, 2 M2000 basés à N’Djamena, ont conduit une mission d’appui aérien rapprochée à Birao.
— Armée française - Opérations militaires (@EtatMajorFR) February 14, 2020
Objectif : dissuader des groupes armés de lancer une offensive. La 🇫🇷continue de s’investir pour la paix en RCA. https://t.co/MM4kDPXrTa pic.twitter.com/sNXmCSR2IH
Ce jour-là, le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) avait lancé une offensive sur Birao. Cette ville est tenue par le Mouvement des libérateurs centrafricains pour la justice (MLCJ), une autre milice, et est le théâtre d’affrontement réguliers entre ces deux mouvements pourtant signataires d’un accord de paix il y a un an à Khartoum entre 14 groupes armés et le gouvernement.
Cet accord, censé mettre fin à une guerre civile meurtrière qui a commencé en 2013, a abouti à une baisse conséquente des combats mais les deux tiers du territoire sont encore aux mains des groupes rebelles. Des combats sporadiques, ainsi que les exactions contre les civils, persistent, malgré la présence des Casques bleus depuis 2014.
« Appui opérationnel »
Les affrontements entre le FPRC et le MLCJ à Birao ont cessé le même jour – jeudi – que l’intervention des avions français et le calme est revenu depuis, selon Vladimir Monteiro. Aucun bilan des combats n’a été livré. « La Minusca a fait appel aux forces armées françaises dans le cadre de la résolution 2499 », a-t-il précisé. Cette résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU le 15 novembre 2019, « autorise les forces armées françaises, dans le cadre de l’accord bilatéral existant avec la République centrafricaine et dans les limites de leurs capacités et zones de déploiement, à la demande du Secrétaire général, à utiliser tous les moyens pour fournir un appui opérationnel aux éléments de la Minusca qui se trouveraient gravement menacés ».
La Minusca dispose d’une base à Birao, ville sous surveillance d’un contingent de casques bleus zambiens. En mai 2018, des avions de combat français avaient appuyé la force onusienne à Ndele, dans le nord-est. Et, en janvier 2019, apporté un soutien aérien à une opération au sol des Casques bleus contre des rebelles à Bambari, dans le centre.
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