Présidentielle au Burundi : Agathon Rwasa candidat du principal parti de l’opposition

Le Conseil national pour la liberté (CNL), principal parti d’opposition au Burundi, a désigné dimanche 16 février à Bujumbura son président Agathon Rwasa comme candidat à la présidentielle prévue le 20 mai 2020.

Agathon Rwasa à Bujumbura. © Landry Nshimiye pour JA

Agathon Rwasa à Bujumbura. © Landry Nshimiye pour JA

Publié le 16 février 2020 Lecture : 2 minutes.

La candidature de Agathon Rwasa, choisi par le bureau exécutif du Conseil national pour la liberté (CNL), a été présentée dimanche au millier de congressistes présents, a expliqué le maître des cérémonies, Félix Mpozeriniga.

À 56 ans, Agathon Rwasa, chef historique des rebelles  hutu des Forces nationales de libération (FNL), est considéré comme le principal rival du général Evariste Ndayishimiye, candidat du parti au pouvoir, issu également d’un mouvement rebelle hutu, le CNDD-FDD.

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Agathon Rwasa, évincé de la tête du parti FNL fin 2010 avec la bénédiction du pouvoir, avait pris la tête d’une coalition d’indépendants, Amizero y’ abarundi (Espoir des Burundais) devenue la 2e force politique à l’issue des élections contestées de 2015. Il a dû créer ensuite un nouveau parti, le CNL, pour se conformer à la nouvelle Constitution de 2018 qui interdit notamment les coalitions d’indépendants.

Campagne électorale difficile

« Nous sommes déjà engagés dans une campagne électorale très dure parce que nous avons en face de nous un parti, le CNDD-FDD, et un candidat, le général Nadyishimiye, décidés à tout mettre en oeuvre pour garder le pouvoir, mais nous sommes décidés à aller jusqu’au bout cette fois », a déclaré à l’AFP dimanche le représentant du CNL à l’international, Aimé Magera. « Pour preuve, il y a déjà 490 cadres et militants de notre parti emprisonnés, dont 80 dans la seule province natale (Ngozi) de Agathon Rwasa, une dizaine ont été assassinés, d’autres ont été torturés et plus de 80 de nos permanences ont été détruites », a-t-il affirmé.

Ces violences sont régulièrement rapportées par les médias indépendants et la société civile. Aujourd’hui, les élections semblent plus ouvertes même si le parti au pouvoir au Burundi tente de tout verrouiller, estime un diplomate qui a requis l’anonymat, en faisant allusion à la décision du président actuel Pierre Nkurunziza de ne pas se représenter.

Au pouvoir depuis 2005, il avait surpris en annonçant en juin 2018 qu’il ne se présenterait pas à sa succession en 2020, alors que la nouvelle Constitution modifiée par référendum le lui permettait.

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