Les pistes de l’interface

De nouvelles solutions sont à l’étude pour le dialogue homme-machine.

Publié le 21 janvier 2003 Lecture : 2 minutes.

L’une des formes les plus spectaculaires de la diffusion de l’informatique dans la vie quotidienne est l’interface – le dialogue homme-machine. Lorsqu’on pense aux techniques futuristes de ce dialogue, l’image qui vient le plus spontanément à l’esprit est celle de l’ordinateur bavard des films de science-fiction. Mais s’il est vrai que la reconnaissance et la synthèse vocales font de gros progrès, d’autres pistes tout aussi prometteuses sont explorées. Ainsi, les constructeurs de véhicules, voitures ou avions, travaillent sur une projection directe sur le pare-brise des informations vitales pour le pilote, comme la vitesse du véhicule ou la crevaison soudaine d’un pneu. Ce principe présente un intérêt majeur par rapport aux cadrans classiques : l’attention du conducteur n’est pas détournée de la route. Et le système fonctionne dans n’importe quel environnement sonore, contrairement aux messages vocaux.
De même, un archéologue ou encore une personne chargée de la maintenance d’un avion ont besoin sur le terrain d’informations techniques très précises. Ils peuvent être guidés en temps réel par un expert situé à l’autre bout du monde, qui leur envoie des indications affichées sur leurs lunettes, munies de verres semi-transparents. Ces dispositifs dits de « réalité augmentée » existent déjà et vont devenir de plus en plus légers et de moins en moins encombrants. Minolta a présenté un prototype d’un imageur de 6 grammes qui se monte sur des lunettes ordinaires. Les informations provenant de l’ordinateur sont projetées en l’air à plusieurs dizaines de centimètres devant l’utilisateur, grâce à un prisme holographique. La projection sur des pare-brise ou des lunettes semi-transparentes n’est pas la seule solution. La société américaine MicroVision commercialise un produit grand public, le Nomad. Les informations sont affichées directement sur la rétine grâce à un laser qui balaie le fond d’oeil.
Les nouvelles technologies de l’imagerie ont d’autres applications. Une autonomie partielle est redonnée à des handicapés par la pose d’implants sur la surface de leur cerveau ou de leurs muscles. Ils deviennent capables par la pensée de donner des ordres électroniques à un ordinateur. Des prototypes ont déjà été testés sur des handicapés moteurs, pour écrire, pour diriger leur fauteuil roulant et même pour commander le fonctionnement de leurs jambes. Pour les aveugles, l’Institut Dobelle, à New York, a mis au point un système avec une minicaméra et un télémètre situés sur les lunettes, déjà testé par huit personnes. Les informations de luminosité et de distance sont transmises au cerveau via des faisceaux d’électrodes en platine implantés sur la surface du cortex visuel. De manière similaire, plusieurs équipes de recherche, comme celle d’Optobionics, travaillent sur des implants, placés directement dans la rétine et destinés aux aveugles dont le nerf optique n’est pas touché. Invisibles et autonomes, implantés directement dans le cerveau ou dans les yeux, les ordinateurs vont devenir de plus en plus protéiformes et omniprésents, réduisant les frontières entre le vivant et la machine.

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