« Le plus difficile est derrière nous »

Publié le 21 janvier 2003 Lecture : 3 minutes.

Ambassadeur à 32 ans, il est promu secrétaire d’État à la Coopération à 36 ans, puis ministre des Affaires étrangères une année plus tard, en mai 1999. Depuis, il dirige la diplomatie des Comores, après un intermède de six mois (entre janvier et juin 2002) comme conseiller politique du président Assoumani Azali. Artisan des accords de réconciliation nationale en février 2001, Mohamed el-Amine Souef fait le point sur la situation de son pays
JEUNE AFRIQUE/L’INTELLIGENT : Moroni s’apprête à accueillir le 26 janvier plusieurs ministres africains des Affaires étrangères. Quel est l’objet de cette rencontre ?
MOHAMED EL-AMINE SOUEF : Il s’agit d’une réunion que l’Afrique du Sud et la Commission de l’Union africaine [UA] organisent conjointement depuis 1998, année au cours de laquelle les Comores ont vécu une double crise, sécessionniste et constitutionnelle.
Quels sont les pays représentés ?
Outre celui de l’Afrique du Sud, nous attendons les chefs de la diplomatie de Maurice, du Kenya, de Madagascar, du Mozambique et de la Tanzanie. La Commission de l’UA sera représentée par le commissaire intérimaire en charge des affaires politiques et de sécurité.
Vous avez cité Madagascar. Or le gouvernement de ce pays est sous sanction !
Bien que la réunion se tienne à Moroni, ce qui constitue à ce niveau de représentation une première, ce sont les Sud-Africains et l’UA qui lancent les invitations. La liste que j’ai énumérée est celle des pays de la sous-région qui ont accompagné les Comores durant toute la crise. Cela dit, les autorités malgaches ont toujours manifesté de l’intérêt pour nos problèmes. Elles se sont investies dans la recherche de solutions et n’ont pas été avares de soutien. C’est pourquoi nous les accueillerons avec plaisir.
Qu’attendez-vous de cette réunion ? C’est un rendez-vous important pour nous, puisqu’il s’agit d’une évaluation du chemin parcouru vers la réconciliation nationale et d’une étape dans la préparation d’une rencontre des bailleurs de fonds. Nous sommes en train de trouver une solution à nos problèmes politiques. Il nous reste à mobiliser nos partenaires pour surmonter nos difficultés économiques.
Comment allez-vous présenter la situation des Comores à vos collègues ?
Il n’y a pas de secret. Le processus en cours est soutenu par la communauté internationale, qu’il s’agisse de l’UA, de la Ligue arabe, de l’Organisation internationale de la Francophonie ou de l’Union européenne. Le président Assoumani Azali a pu trouver une issue à la sécession de l’île d’Anjouan ainsi qu’à nos problèmes institutionnels. Il y est arrivé en organisant une élection présidentielle au niveau national et au niveau des trois îles de l’Archipel : la Grande Comore, Anjouan et Mohéli. Il s’agit maintenant de poursuivre le processus en mettant en place les autres institutions telles que l’Assemblée nationale, les assemblées des îles et les municipalités.
Avez-vous établi un calendrier électoral ?
Oui. Mais la convocation du collège électoral ne relève pas des attributions du président Azali, mais des autorités insulaires. Elles devaient le faire dans la première quinzaine de janvier, elles ne l’ont pas fait.
Pourquoi ?
L’explication qui nous a été donnée tient à un conflit de compétence dû à un vide constitutionnel. Cela ne relève ni de la présidence de la République, ni de la communauté internationale, mais de la future Assemblée qui doit affiner les lois organiques.
Pensez-vous que ces obstacles soient surmontables ?
Comparés à ceux que nous avons déjà franchis, ils me semblent minimes.
Où en sont les engagements des bailleurs de fonds ?
Après la réunion des Amis des Comores, tenue à Paris en juillet 2002, le coût des projets retenus en accord avec la Banque mondiale est de l’ordre de 6 millions de dollars. D’autres pays ont apporté leurs concours financiers par d’autres canaux. Un don saoudien de 2 millions de dollars nous a permis de résorber les arriérés de salaires.

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