And the winner is…

Les deux pays les plus peuplés du monde mettent en oeuvre, depuis vingt ans, des politiques économiques radicalement différentes.

Publié le 21 janvier 2003 Lecture : 2 minutes.

Au début des années quatre-vingt-dix, le Produit intérieur brut (PIB) par habitant de la Chine était à peu près équivalent à celui de l’Inde. Une décennie plus tard, il est deux fois supérieur. La première surclasse la seconde dans la plupart des secteurs économiques et attire notamment dix fois plus de capitaux étrangers. Chaque année, elle grignote de nouvelles parts de marché dans le commerce mondial et apparaît de plus en plus comme un acteur politique majeur sur la scène internationale. Tout en maintenant des coûts de production très bas, la Chine est parvenue à développer des infrastructures de transport, de distribution d’énergie et de télécommunication supérieures à celles de l’Inde. Cette dernière n’est même pas assurée de conserver très longtemps les avantages qu’elle possède traditionnellement sur sa rivale : usage répandu de la langue anglaise, existence d’institutions démocratiques, respect de la loi ancré dans les mentalités…
Au cours des dernières décennies, les deux pays ont fait des choix très différents. Le communisme chinois pur et dur a revêtu les oripeaux du libéralisme, et Pékin a rejoint l’Organisation mondiale du commerce (OMC) dans le but avoué de consolider les réformes économiques. À l’inverse, une large partie de l’intelligentsia indienne continue de donner la priorité à l’idéologie. Dans ce pays, l’adhésion à l’OMC s’est faite par nécessité davantage que par conviction. La Chine, qui s’est définitivement convertie à l’économie de marché, considère les investissements étrangers comme une manne financière et technologique providentielle ; l’Inde, comme une menace pour ses intérêts nationaux. Cette dernière récolte les fruits amers de cinquante ans de socialisme dogmatique : ses infrastructures sont défaillantes, ses mentalités peu ouvertes sur l’avenir, et la corruption y est omniprésente. Toutes choses qui ne contribuent évidemment pas à attirer les investisseurs étrangers.
L’Inde reste toutefois en avance sur la Chine dans deux domaines : la « gouvernance » démocratique et les technologies Internet. Encore ce premier avantage est-il très relatif : en fin de compte, les petits calculs électoraux des uns et la sauvegarde des intérêts politiques des autres constituent un frein aux indispensables réformes et pénalisent le développement économique et social. On en arrive à se demander si les Chinois ne sont pas davantage convaincus que les Indiens du fait que leurs dirigeants font passer le bien du pays avant leurs ambitions personnelles.
En ce qui concerne les nouvelles technologies, secteur en continuelle évolution, le succès indien s’explique par l’absence de tout contrôle et de toute régulation étatiques. Il est vrai que la Chine pourrait aisément s’inspirer de cet exemple. Il suffirait le gouvernement donne l’impulsion de départ…
© The New York Times et J.A./l’intelligent 2003. Tous droits réservés.

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