En Tunisie, le soutien d’Ennahdha au gouvernement Fakhfakh amorce une sortie de crise politique
Désigné par le président pour constituer un gouvernement, Elyes Fakhfakh a rendu sa copie dans la limite des délais constitutionnels. Ce nouvel exécutif, qui devrait obtenir l’aval de l’Assemblée dans les prochains jours, pourrait permettre de mettre fin à l’instabilité politique.
Depuis l’adoption de la Constitution, jamais une séquence politique n’a été plus agitée que celle qui a accompagné la mise en place de l’équipe gouvernementale d’Elyes Fakhfakh. Entre les spéculations, les critiques partisanes et les luttes de pouvoir sans fin, chaque avancée a connu des rebondissements. Une situation intenable pour un pays en quête de stabilité.
Il a fallu, le 17 février, un rappel à l’ordre du président tunisien Kaïs Saïed, qui a menacé de dissoudre l’Assemblée en cas de rejet du gouvernement par les députés, pour que les partis et Elyes Fakhfakh revoient leurs exigences à la baisse.
Le parti d’inspiration islamiste Ennahdha avait initialement désavoué la composition du gouvernement présenté le 15 février par le chef de l’exécutif. Mais la date butoir du 20 février et l’intransigeance de Kaïs Saïed ont relancé les négociations. Chacun a bien voulu y mettre du sien et Elyes Fakhfakh a tenté de trouver un équilibre, compatible avec les exigences des uns et des autres, tout en maintenant sa ligne gouvernementale.
Majorité confortable avant le vote de confiance
Au final, il tire son épingle du jeu et propose une équipe de 32 portefeuilles, moins resserrée que celle envisagée en début de consultations, il y a un mois. Mais le nouveau patron de la Kasbah, face aux exigences des partis, n’a pu tenir sa promesse d’un exécutif de jeunes et de femmes. Elles ne sont que quatre ministres et deux secrétaires d’État. Fakhfakh signe toutefois une première dans le monde arabe en confiant le ministère de la Justice à une compétence féminine, Thouraya Jeribi.
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