Dans le sillage des best-sellers

Publié le 19 décembre 2005 Lecture : 2 minutes.

La Possibilité d’une île, de Michel Houellebecq, n’a pas eu le succès que tout le monde prédisait. Le prix Goncourt lui a échappé au profit de Trois jours chez ma mère (éd. Grasset), de François Weyergans, et ses ventes – certes très honorables – n’atteignent pas les sommets escomptés. Si l’éditeur Fayard fait grise mine, d’autres maisons se frottent les mains : celles qui, pariant sur les polémiques qu’il ne manquerait pas de susciter, ont sorti des livres sur l’auteur de Plateforme. Ainsi, pour ne citer que ceux-là, a-t-on eu droit à la biographie de Denis Demonpion (Houellebecq non autorisé. Enquête sur un phénomène, éd. Maren Sell), aux analyses très critiques d’Éric Naulleau (Au secours, Houellebecq revient !, éd. Chiflet & Cie) et de Jean-François Patricola (Michel Houellebecq ou la provocation permanente, éd. Écriture/L’Archipel).
Quand ils prêtent le flanc à la controverse, les auteurs à succès déclenchent des vagues éditoriales. Ce fut le cas au début de 2005 avec Bernard-Henri Lévy. Mais ce phénomène de parasitisme naît aussi du contenu des livres plus que de la personnalité de l’écrivain. Sorti début octobre en français, le sixième tome de la série signée par Joanne K. Rowling (Harry Potter et le prince de sang-mêlé, éd. Gallimard) a provoqué une dizaine de parutions, dont au moins quatre parodies, une étude sous l’angle commercial (Comment le petit sorcier est devenu le roi du marketing de Stephen Brown, éd. Dunod) ou l’analyse d’un pédopsychiatre (Harry Potter, l’enfant-héros d’Éric Auriacombe, éd. PUF).
L’ésotérisme est un thème porteur. Dans cette catégorie, il sera difficile de battre le record du Da Vinci Code (éd. Lattès) de Dan Brown. Selon le magazine Livres Hebdo, le premier super-best-seller du xxie siècle a déjà « généré seize satellites ». Les droits du Code Da Vinci décrypté, de Simon Cox, avaient été achetés par Le Pré aux Clercs en mars 2004, avant même la sortie du roman en France. Il s’en est vendu 300 000 exemplaires depuis septembre 2004. Parmi les ouvrages publiés ultérieurement, Les Secrets du Code Da Vinci (éd. City), de Dan Burstein, a atteint 100 000 exemplaires, tandis que Code Da Vinci, l’enquête (éd. Laffont), de Marie-France Etchegoin et Frédéric Lenoir, a dépassé les 200 000. Les ventes cumulées de tous ces livres sont ainsi près d’égaler celles du roman de Dan Brown.

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