Génocide des Tutsi au Rwanda : des conférenciers taxés de négationnisme au Sénat français
Le Sénat français doit accueillir le 9 mars un colloque dont certains intervenants font polémique, car régulièrement accusés d’adopter une ligne négationniste sur le génocide des Tutsi. Les organisateurs revendiquent par ailleurs le « soutien » du Prix Nobel de la Paix 2018, Denis Mukwege, même si l’entourage du médecin congolais assure ne pas en avoir été informé.
« L’Afrique des Grands Lacs, soixante ans de tragique instabilité ». C’est le titre d’un colloque prévu le 9 mars prochain, et qui promet de faire grand bruit. Au-delà du prestige du lieu – la rencontre doit se tenir au Sénat français – si le colloque promet de faire polémique, c’est bien en raison du panel qui sera amené à débattre. Parmi les invités on retrouve en effet plusieurs personnalités dont les écrits sur le génocide des Tutsi au Rwanda sont régulièrement au cœur de vives polémiques entre spécialistes et dont les positions sont souvent taxées de révisionnisme, voir de négationnisme.
Les organisateurs avancent également le nom d’un prestigieux « soutien » : celui de Denis Mukwege, le médecin congolais co-lauréat du prix Nobel de la Paix 2018, que les médias ont pris l’habitude de surnommer « l’homme qui répare les femmes », pour son engagement contre les violences faites aux femmes dans les conflits qui ravagent l’est de la RDC.
Organisée avec le parrainage de l’Académie des Sciences d’Outre-mer – anciennement l’Académie des sciences coloniales – , la conférence sera animée par l’un de ses membres, l’éditorialiste français Vincent Hervouët. Elle doit, selon le programme, réunir plusieurs « spécialistes internationaux » pour « faire le point sur les conflits qui dévastent cette région depuis soixante ans ».
Rever, Onana, Ndagijimana et Védrine
Parmi eux, Judi Rever, auteure de l’ouvrage In Praise of Blood, the Crimes of the Rwandan Patriotic Front. Dans ce livre, paru en mars 2018 dans chez Penguin Random House, la journaliste canadienne accuse notamment le FPR d’avoir infiltré les milices hutu Interahamwe et d’avoir participé directement au massacre des Tutsi.
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