[Édito] Algérie : génération(s) Hirak
Avec le mouvement de contestation entamé depuis février 2019, les Algériens ont repris leur destin en main. Mais il faudra de longues années, peut-être une génération, avant qu’ils parviennent à obtenir ce qu’ils réclament, un changement profond et pérenne.
-
Marwane Ben Yahmed
Directeur de publication de Jeune Afrique.
Publié le 2 mars 2020 Lecture : 3 minutes.
Alger, fin février. L’auteur de ces lignes n’y avait plus mis les pieds depuis presque un lustre. Une éternité pour celui qui, pendant plus de vingt ans, a si souvent arpenté ce pays.
Pourtant, de prime abord, pas grand-chose n’a changé dans la capitale. La même fascinante beauté surannée d’une ville à nulle autre pareille, qui s’étire au-dessus de l’une des plus belles baies du monde, les mêmes tracas quotidiens pour ses habitants, la présence toujours perceptible de la police ou des forces de sécurité, les interminables embouteillages qui transforment en calvaire chaque déplacement. Avec une touche de modernité en plus, essentiellement liée au consumérisme auquel ont succombé toutes les nations de la planète.
Rien ne sera plus comme avant
Mais à y regarder de plus près, on devine que quelque chose s’est passé ici et que rien ne sera plus comme avant… Les Algériens ont repris leur destin en main il y a tout juste un an, avec le déclenchement de ce vaste mouvement de protestation pacifique que l’on appelle le Hirak.
Un nouvel élan anime jeunes et moins jeunes, mus par la volonté d’exiger plus et mieux de leurs dirigeants
Hier, la résignation face à la hogra (mépris teinté d’injustice) et le profond coma politique dans lequel le pays avait sombré étaient palpables. Aujourd’hui, un nouvel élan anime jeunes et moins jeunes, portés par une vague d’espoir et d’attentes, mus par la volonté d’exiger plus et mieux de leurs dirigeants. Le mouvement n’est pas structuré et peine à formaliser une feuille de route ou une alternative crédible et audible. Il rejette beaucoup, y compris une opposition divisée, à ses yeux discréditée, et propose peu. Mais il perdure.
Bien s’informer, mieux décider
Abonnez-vous pour lire la suite et accéder à tous nos articles
Les plus lus – Politique
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?
- Législatives au Sénégal : Pastef donné vainqueur
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Mali : les soutiens de la junte ripostent après les propos incendiaires de Choguel...