En Guinée-Bissau, deux présidents rivaux

Le camp du candidat donné battu à la présidentielle en Guinée-Bissau par la commission électorale a désigné vendredi soir un « président intérimaire », au lendemain de la prise de fonctions, qu’il juge illégitime, d’Umaro Sissoco Embalo, issu de l’opposition.

Un soldat vote lors de l’élection présidentielle à Bissau, le 29 décembre 2019. © SEYLLOU/AFP

Un soldat vote lors de l’élection présidentielle à Bissau, le 29 décembre 2019. © SEYLLOU/AFP

Publié le 29 février 2020 Lecture : 2 minutes.

Cinquante-deux députés, membres du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) et de formations alliées, ont tenu une sessions spéciale au cours de laquelle ils ont « constaté la vacance du pouvoir ».

Jeudi, Umaro Sissoco Embalo, issu de l’opposition, s’est fait investir président, avec l’aval du président sortant, José Mario Vaz, et malgré la contestation persistante autour du résultat du scrutin dans ce pays d’Afrique de l’Ouest à l’histoire politique tumultueuse.

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Umaro Sissoco Embalo a ensuite, vendredi en fin d’après-midi, démis le Premier ministre (PAIGC) Aristides Gomes et nommé à sa place un de ses partisans, Nuno Gomes Nabiam, candidat malheureux à la présidentielle qui l’avait rallié entre les deux tours.

« Président intérimaire »

Les députés fidèles au PAIGC ont dès lors décidé, « pour combler ce vide », la nomination d’un « président intérimaire ». Ils ont choisi le président de l’Assemblée nationale, Cipriano Cassama, membre du PAIGC, qui domine la vie politique de cette ancienne colonie portugaise depuis son indépendance en 1974.

Cipriano Cassama devrait s’adresser à la Nation samedi, selon ses proches.

Le Premier ministre démis par Umaro Sissoco Embalo, Aristides Gomes, reconnu par la communauté internationale, a dénoncé l’investiture de Umaro Sissoco Embalo comme une tentative de « coup d’Etat » de la part de Umaro Sissoco Embalo, dans ce pays d’Afrique de l’Ouest qui en est coutumier.

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Des militaires occupaient dans la soirée la plupart des institutions du pays, dont les bureaux du chef du gouvernement et des ministères, a-t-on constaté, sans que l’on sache précisément dans quel camp elle se situe.

Elle agit de la sorte pour « garantir la stabilité et la paix, contrôler les institutions de manière à éviter d’éventuels troubles à l’ordre public », a indiqué un officier s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.

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Umaro Sissoco Embalo, ancien général, ex-Premier ministre, a été donné vainqueur par la commission nationale électorale avec 53,55% des voix, contre 46,45% pour Domingos Simoes Pereira, président du PAIGC.

Domingos Simoes Pereira et le PAIGC, dénonçant des fraudes, réclament qu’on recompte les bulletins et s’en remettent à une décision finale de la Cour suprême.

Umaro Sissoco Embalo, 47 ans, estime que la décision n’appartient pas à la Cour suprême et fait valoir que la commission électorale, sommée par la Cour suprême de vérifier les résultats, les a confirmés à plusieurs reprises et a choisi de passer outre à l’arrêt attendu.

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