Cinquante-deux irréductibles

Publié le 21 novembre 2007 Lecture : 1 minute.

Sur les 192 pays membres de l’ONU, seuls 52 continuent de soutenir activement le principe de la peine de mort. C’est ce qu’a révélé, jeudi 15 novembre, le vote par la troisième commission de l’Assemblée générale d’une résolution appelant à la mise en place d’un « moratoire sur les exécutions en vue d’abolir la peine capitale ». Alors qu’en 1994 et 1999 un texte similaire avait été rejeté, le projet a, cette fois, recueilli une forte majorité : 99 voix pour, 52 contre et 33 abstentions.
Les débats – houleux – ont donné lieu à un rapprochement très insolite entre les États-Unis, l’Iran et la Syrie, tous partisans du maintien du châtiment suprême. Plusieurs pays majoritairement musulmans (Indonésie, Pakistan) se sont joints à eux, de même que le Japon, l’Inde, la Chine (qui détient la palme des exécutions : 2 790 en 2006) et un grand nombre d’États arabes : Égypte, Arabie saoudite, Yémen, Qatar, Bahreïn, Koweït, Irak, Jordanie, Libye, Mauritanie
En Afrique subsaharienne, seuls huit pays restent favorables à la peine de mort : Botswana, Comores, Éthiopie, Soudan, Malawi, Nigeria, Ouganda et Zimbabwe. Mais certains se sont abstenus (Tchad, Ghana, Kenya, Niger, Togo), tandis que d’autres ont refusé de participer au vote (RD Congo, Tunisie, Sénégal).
Reste que cette résolution, qui sera vraisemblablement ratifiée lors de la prochaine Assemblée générale, à la mi-décembre, n’a pas de valeur juridique contraignante, contrairement à celles que prend le Conseil de sécurité. Mais elle renforce considérablement le poids moral des abolitionnistes à travers le monde.

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