Ankara en médiateur

Publié le 21 novembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Du bourbier irakien au conflit israélo-palestinien, la Turquie cherche à jouer un rôle pivot au Moyen-Orient, en se prévalant de sa vieille amitié avec Israël et de celle, plus récente, nouée avec la Syrie et l’Iran. S’y ajoutent les liens personnels qu’entretiennent le président Abdullah Gül et le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan avec plusieurs monarques du Golfe.
Après Bachar al-Assad et le roi Abdallah d’Arabie saoudite, les dirigeants turcs ont accueilli le 11 novembre à Ankara le chef de l’État israélien, Shimon Pérès, et, le lendemain, le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Bref, à quelques jours de la conférence d’Annapolis (Maryland), où négociateurs israéliens et palestiniens sont censés renouer le dialogue sous l’égide américaine, Ankara multiplie les initiatives en faveur du processus de paix.
Première initiative : faire en sorte que Palestiniens et Israéliens apprennent à s’écouter. Ainsi, Abbas a-t-il assisté au discours que Pérès a prononcé, le 13 novembre, devant le Parlement turc – une première pour un chef d’État israélien dans un pays musulman -, avant de s’exprimer à son tour devant les députés.
Deuxième initiative : inciter les deux camps à développer des projets communs. Des hommes d’affaires turcs, israéliens et palestiniens s’y emploient depuis 2005, au sein du forum d’Ankara. Le 13 novembre, lors de la 7e édition dudit forum, un accord-cadre portant sur la création d’une zone industrielle commune à Tarkumia, entre Israël et la Cisjordanie, a été signé en présence de Pérès, d’Abbas et de Gül.
Troisième initiative : élargir le processus de paix à l’ensemble de la région. Convaincu de la sincérité des ouvertures de Damas en direction d’Israël, Gül a insisté sur la nécessité d’inviter la Syrie à Annapolis.
Sur le plan bilatéral, la coopération militaire entre la Turquie et Israël se poursuit : Ankara envisage d’acheter à son allié un système de missile balistique Arrow et un modèle de satellite espion Ofek. Officiellement, l’incident qui a terni les relations entre les deux pays est « clos », a déclaré Gül, après qu’Ehoud Olmert, le chef du gouvernement israélien, a présenté de tardives excuses. Le 6 septembre, des avions israéliens avaient mené en Syrie un raid contre un site censé abriter un réacteur nucléaire en construction, violant au passage l’espace aérien turc.
Sur le dossier du nucléaire iranien, en revanche, la divergence entre Gül et Pérès est apparue au grand jour, le premier affirmant que « tous les pays ont le droit de se doter d’un programme nucléaire civil ».

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