Faut-il juger l’ex-président algérien Abdelaziz Bouteflika ?
Réclamée par ses ex-Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, au box des accusés dans le cadre de plusieurs affaires de corruption, la comparution de l’ex-président algérien Abdelaziz Bouteflika permettrait de rétablir la confiance entre la justice et les citoyens. Et de changer, à terme, la pratique politique en Algérie.
![Abdelaziz Bouteflika, à Tlemcen en 2012. © CHESNOT/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,height=810,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2018/01/11/sipa_00649771_000013-e1516470839970.jpg)
Abdelaziz Bouteflika, à Tlemcen en 2012. © CHESNOT/SIPA
Le président déchu Abdelaziz Bouteflika sera-t-il jugé un jour pour sa responsabilité dans la corruption et dilapidation des deniers publics durant ses vingt ans de règne ? « Rien n’empêche aujourd’hui la justice de le convoquer, après les déclarations de ses deux anciens Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia. Surtout s’il y a une volonté politique d’aller dans ce sens », Farouk Ksentini, ténor qui défend notamment le général « Toufik ».
Retournement de situation
Qui aurait pu imaginer un tel retournement de situation ? Abdelmalek Sellal, qui dirigeait en février 2019 le staff de campagne pour réélire le président Bouteflika à un cinquième mandat, réclame désormais sa convocation devant la justice pour assumer sa gestion des affaires du pays.
Sous le règne de Bouteflika, il n’y avait ni pouvoir judiciaire ni pouvoir législatif. Le seul pouvoir existant était celui du président
Jugé depuis dimanche 1er mars en appel, devant la Cour d’Alger, dans le cadre des affaires liées à l’assemblage d’automobile et le financement illégal de la campagne présidentielle, l’ancien Premier ministre a soutenu qu’il n’entreprenait rien sans l’assentiment de l’ancien président de la République. « Sous le règne de Bouteflika, il n’y avait ni pouvoir judiciaire ni pouvoir législatif. Le seul pouvoir existant était celui du président. Il savait tout. Je ne faisais qu’appliquer ses directives », se défend Abdelmalek Sellal.
Bien s’informer, mieux décider
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