Vive la rentrée !

Le Salon de l’automobile de Francfort, qui a ouvert ses portes le 17 septembre, se tient les années où le Mondial de Paris fait relâche. Ce qui lui confère une importance toute particulière dans l’Europe des nouveautés.

Publié le 19 septembre 2005 Lecture : 10 minutes.

Comme son prédécesseur en 2003, le 61e Salon de l’automobile de Francfort, qui a lieu du 17 au 25 septembre, est placé sous le thème de la fascination automobile. Selon les organisateurs, on y trouvera quelque 122 nouveaux véhicules, dont 80 sont présentés en première mondiale. Il faut certes se méfier de telles annonces, la « nouveauté » n’étant parfois qu’un moteur un peu gonflé, une finition modifiée, des équipements différents. Il n’en demeure pas moins que, dans un univers automobile en pleine effervescence de style et d’invention, ce salon s’annonce comme particulièrement intéressant. Voici notre sélection de « vraies » nouveautés parmi celles qui y seront présentées.

BMW Série 3 La force de l’emblème
– Depuis trente ans, la Série 3 constitue l’essentiel des ventes de BMW. C’est dire si l’arrivée de la cinquième génération de ce modèle revêt une importance particulière. Plus grande que sa devancière, la nouvelle Série 3 reste tradition oblige une voiture à propulsion (roues arrière motrices). Pour BMW, cette disposition est la meilleure solution, le train avant se chargeant de diriger la voiture, et l’essieu arrière de la faire avancer. Quant à la tenue de route, elle est contrôlée par les dispositifs
électroniques qui sont désormais la règle, en tout cas en haut de gamme, et donc sur tous les modèles de la marque allemande.
Côté moteurs, l’offre est assez large pour satisfaire les attentes les plus diverses. Il y a un 2 l diesel de 163 ch et trois moteurs à essence : un 4 cylindres de 2 l à 150 ch
et deux 6 cylindres en ligne (une disposition emblématique de la marque), de 2,5 l (218 ch) et 3,0 l (268 ch). Les performances sont à la hauteur (215 à 250 km/h selon les modèles), mais c’est surtout le plaisir de conduire qui est au rendez-vous, notamment grâce à la direction, très précise, qui permet de « placer » la voiture dans les virages exactement comme le veut le pilote. Et si les sièges sont fermes, la voiture est confortable, car on est bien maintenu. Bien sûr, la Série 3 coûte cher. Une référence surtout si c’est une BMW , ça se mérite. Mais peut-on évaluer le prix du plaisir ?
Prix : à partir de 28 500 euros.

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Citroën C6 Défier les allemandes
– Avec la C6, la marque aux chevrons s’attaque à nouveau au créneau des grandes routières où, autrefois, elle était reine. Certains s’en souviennent encore : la Traction, lancée en 1934, puis la DS en 1955, qui inaugura la suspension hydropneumatique, apanage de la
marque (ainsi que du char Leclerc !). Et si les modèles suivants (la CX en 1974 et la XM en 1989) n’ont pas connu le même succès que ceux, mythiques, auxquels ils prétendaient
succéder, c’est en grande partie parce que le groupe PSA, auquel Citroën appartient désormais, privilégiait les modèles haut de gamme de Peugeot. Au point que, depuis 2000, année où la XM cessa d’être produite, Citroën ne proposait plus de grande routière.
Fin 1997, l’arrivée de Jean-Martin Folz aux commandes du groupe PSA, à la place de Jacques Calvet, a entraîné un changement stratégique qui s’est traduit pour Citroën par une refonte complète de son offre et le retour du très haut de gamme, avec la C6. Lancée en cette fin d’année, cinquante ans après la DS, la C6 est de la même veine. Il s’agit d’une traction avant dotée d’une suspension hydractive (hydropneumatique pilotée par ordinateur), à la tenue de route et au confort exemplaires. Deux moteurs V6 sont disponibles, diesel (2,7 l, 208 ch) et essence (3 l, 215 ch). Quant aux prix, ils se situent aussi en haut de gamme Reste à savoir si le marché, qui, pendant cinq ans, a découvert les Audi A8, BMW Série 5 et autre Mercedes Classe M, se laissera convaincre par
cette nouvelle grande Citroën. Jacques Chirac a tranché : depuis le 14 juillet dernier, il roule en C6. Continuité là aussi : la DS, la CX et la XM étaient déjà voitures présidentielles.
Prix : à partir de 41 900 euros.

Mercedes Classe M Sous une bonne étoile
– Porter l’étoile à trois branches ne suffit pas toujours pour être considéré comme l’un des meilleurs véhicules de sa catégorie et rencontrer le succès commercial espéré par son constructeur. Le premier Classe M de Mercedes en sait quelque chose : lancé en 1997, à l’époque où il était à peu près seul sur le marché, il se vendit bien jusqu’à ce qu’apparaissent les BMW X5, Volkswagen Touareg et Porsche Cayenne, conduisant à un effondrement des ventes de Mercedes sur le segment de marché du 4×4 de luxe, pourtant en
forte augmentation.
Avec le nouveau ML, le constructeur allemand corrige le tir. La ligne est plus élégante et les volumes intérieurs sont comparables à ceux des concurrents, avec, évidemment, des équipements et une finition conformes à la réputation de la marque. Pour achever de convaincre les acheteurs potentiels, Mercedes propose quatre motorisations performantes : deux V6 diesels de 3 l dont l’un développe 190 ch, avec un couple de 440 Nm, et l’autre, 224 ch et 510 Nm, un V6 essence de 3,5 l (272 ch et 350 Nm) pour le 350, et un V8 de 5 l (306 ch 460 Nm) sur le ML 500. Avec ce véhicule, lancé en début d’année, Mercedes est en train de gagner son pari, 50 % des ventes réalisées à ce jour étant de la « conquête », c’est-à-dire réalisées auprès de clients qui roulaient dans un véhicule d’une autre marque.
Prix : à partir de 48 500 euros.

Nissan Patrol Un 4×4 qui perdure
– Le Nissan Patrol n’est pas une nouveauté, puisque le premier exemplaire date de 1951. Bien sûr, il a évolué, ne serait-ce que pour rester conforme aux réglementations de plus en plus draconiennes qui s’imposent aux véhicules qui roulent sur la voie publique. La dernière évolution, de cette année, n’enlève rien à son caractère de baroudeur. Au contraire.
La vocation du Patrol reste le franchissement. Avec une garde au sol de 215 mm sur la version d’entrée de gamme (Sport), de 220 mm sur les versions Confort et Élégance, il dispose d’une boîte de transfert permettant la conduite en deux roues motrices ou en quatre roues motrices avec des rapports longs ou courts. Sans parler de ses moteurs puissants (160 ch et 380 Nm pour le 3 l diesel, 180 ch et 400 Nm pour le V6 essence de 4,8 l). De quoi sortir les 2,4 tonnes du véhicule des situations les plus délicates. Les baroudeurs d’aujourd’hui ayant des exigences en termes de confort, le nouveau Patrol leur propose un intérieur chaleureux, dans toutes les configurations, et si la version Sport accepte peu d’options, les deux finitions supérieures n’en manquent pas, dont une vraie climatisation et un autoradio performant : tout pour le confort des cinq ou sept aventuriers qui peuvent s’installer à son bord.
Prix : à partir de 40 000 euros.

Opel Zafira Deuxième acte
– Arrivé sur le marché des monospaces compacts après Renault, pionnier avec le Scenic, et Citroën, avec son Picasso, Opel avait réussi la performance de s’y imposer grâce à une offre originale : un véhicule permettant de transporter sept personnes, alors que les concurrents se limitaient à cinq. De plus, six des sept sièges pouvaient s’escamoter facilement dans le plancher, libérant de la place pour les chargements les plus divers.
Depuis, la concurrence s’est organisée, et plusieurs autres modèles offrent désormais la possibilité de transporter sept personnes.
Pour la deuxième mouture, Opel se devait donc de faire mieux. Le nouveau Zafira peut, comme son prédécesseur, être configuré en une à sept places, les sièges inutilisés se repliant facilement dans le plancher du véhicule. Pour le reste, il arbore une ligne plus dynamique, propose des motorisations plus performantes, offre un intérieur plus
confortable. Normal. Plus original : le pavillon aviation, un toit panoramique comprenant quatre panneaux vitrés teintés qui peuvent être recouverts par des jalousies et qui sont associés à des espaces de rangement. Bizarre, mais efficace. Moteurs plus performants, intérieur plus chaleureux, équipements plus complets Mais le principal argument en sa faveur est d’être le plus modulable des véhicules qui proposent sept places.
Prix : à partir de 19 400 euros.

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Peugeot 307 Évolution, pas révolution
– La 307, disponible en berline à 2 ou 4 portes, en coupé-cabriolet, en break normal ou de loisirs (nommée SW), a réussi, malgré une concurrence acharnée, à devenir une référence sur le marché très convoité des familiales moyennes. La nouvelle gamme revêt, dès lors, une importance particulière dont le but est de relancer les ventes tout en conservant les positions acquises. Quelques modifications dans le dessin, des moteurs améliorés, un intérieur plus chaleureux, les recettes sont connues. Un capot plus court, un bouclier remontant avec une grille noire et de nouveaux feux antibrouillard, des projecteurs elliptiques, des feux arrière chromés constituent l’essentiel des changements extérieurs. Intérieurement, les modifications sont plus discrètes, qui portent notamment
sur de nouveaux décors bois ou cuir.
Du côté des équipements, la 307 nouvelle suit l’évolution générale, avec, selon les finitions et les options, ordinateur de bord, régulateur-limiteur, projecteurs au xénon,
détecteurs de sous-gonflage, climatisation bizone, témoin de non-bouclage des ceintures à l’avant, kit mains-libres Bluetooth, autoradio performant. Du côté motorisation, l’offre comprend quatre moteurs à essence (1,4 l 90 ch, 1,6 l 110 ch, 2,0 l 141 ch et 2,0 l 180 ch), et trois diesels (1,6 l 90 ch, 1,6 l 110 ch et 2,0 l 136 ch). De quoi répondre à toutes les demandes.
Prix : à partir de 16 200 euros.

Renault Clio Toujours plus grande
– Voici la Clio III, troisième mouture de la citadine de Renault, dont les deux premières versions ont été vendues à quelque 8 millions d’exemplaires. Au cur de la tradition du constructeur français, les petites voitures ont toujours été son apanage (rappelez-vous la 4 CV, puis les R4 et R5), c’est dire l’importance de l’arrivée de cette nouvelle Clio. Le slogan de Renault la concernant (« Elle a tout d’une grande ») est encore plus vrai avec la version III. En effet, elle dispose, au moins en option ou sur certaines versions, d’équipements rarement ou jamais vus sur une voiture de cette catégorie. Par
exemple, la finition de base comprend des coussins gonflables antiglissement sous les
assises des sièges avant (en version 3 portes), l’ordinateur de bord ; et en option ou sur
les autres finitions : la boîte à gants réfrigérée, le réglage lombaire du siège conducteur, ou encore les feux additionnels de virage. Six moteurs à essence et trois diesels sont proposés, de 1,2 à 1,6 l pour les premiers (de 65 à 111 ch), de 1,5 l pour les seconds (68 à 106 ch).
Plus longue de 17 cm que le modèle qu’elle remplace, la Clio III reste de justesse dans la catégorie des petites voitures (3,99 m de long, mais 17 cm de plus que la Clio II) ; et si les prix d’entrée restent raisonnables (moins de 12 000 euros pour la 1,2 l essence
en version 3 portes et finition de base), les équipements font vite grimper la note : de ce point de vue, aussi, elle a tout d’une grande !
Prix : à partir de 12 000 euros.

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VOlvo C70 Un cabriolet pour quatre
– La grande différence entre la nouvelle C70, de Volvo, et l’ancienne, c’est que le nouveau modèle est un coupé-cabriolet alors que son prédécesseur n’était que cabriolet. Le constructeur suédois a donc cédé aux sirènes de la mode et, à l’instar de Mercedes, Peugeot, Hyundai et quelques autres, propose sa version de voiture cheveux aux vents dotée d’un toit rigide. Conçu en collaboration avec Pininfarina, ce coupé-cabriolet présente la particularité d’offrir quatre vraies places, comme le cabriolet qu’il remplace, tout en étant plus court (4,58 m au lieu de 4,72 m).
La manuvre du toit (automatique) se fait en trente secondes. En configuration cabriolet, il vient se ranger dans le coffre, réduisant son volume de 400 à 200 litres. La sécurité est, on le sait, une préoccupation constante chez Volvo. Sur ce véhicule, cela se traduit notamment par la présence de deux airbags intégrés dans les portières. La rigidité du véhicule, toujours plus difficile à obtenir sur un cabriolet que sur un véhicule doté de structures hautes, reste un des points faibles de ce nouveau C70 : par rapport à son prédécesseur, elle s’améliore pourtant de 15 % avec le toit en place. À noter par ailleurs la possibilité de fermer à clef certains compartiments de rangement : pratique, dans une voiture qui reste ouverte ! Côté moteurs, le C70 propose le choix entre trois motorisations essence (2,4 l développant 140 ch, 2,4 l à 170 ch ou 2,5 l à 220 ch). On annonce un diesel de 180 ch pour la suite.
Prix : non communiqué (lancement début 2006).

Toyota RAV 4 Fin des trois portes
– Nouvelle gamme pour le Rav 4, l’un des modèles à succès de Toyota. Il se distingue essentiellement de la version précédente par la disparition de la version trois portes. Un choix qui peut surprendre, dans la mesure où celle-ci rencontrait beaucoup de succès auprès de la clientèle féminine. Pour le reste, la nouvelle mouture de ce SUV se distingue par une nouvelle calandre, des boucliers et des blocs optiques redessinés, de nouvelles jantes et un nouveau cache-roue. Elle est un peu plus grande et son esthétique est plus musclée. Des modifications mineures. Mais pourquoi changer une formule qui gagne ? À l’intérieur, les changements visent essentiellement à améliorer l’impression générale de qualité par le choix de matières plastique d’aspect plus noble et une finition à la hauteur.
Côté moteurs, l’offre est simple : un essence de 2,0 l développant 150 ch, un diesel de 2,0 l et 116 ch. Le Rav 4 reste un 4×4 de ville : à vitesse autoroute, les moteurs se montrent quelque peu bruyants, rendant vite inconfortables les longs trajets D’autant plus que la suspension a été durcie. En ville, en revanche, il devrait continuer de séduire, ses dimensions restant raisonnables (4,25 m pour la longueur) et la position de conduite élevée qu’offre ce type de véhicule restant appréciée de nombreux conducteurs.
Prix : à partir de 25 000 euros.

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