Pipeline Tchad-Cameroun : attention danger !

L’oléoduc Doba-Kribi en question.

Publié le 19 septembre 2005 Lecture : 1 minute.

Amnesty International a lancé, le 7 septembre, une grande opération de communication pour souligner les dangers de l’oléoduc reliant le Tchad au Cameroun, projet qui a coûté 3,3 milliards d’euros, en matière de protection des droits humains et de l’environnement. « Les accords d’investissement qui régissent ce projet risquent fort d’affaiblir la capacité du Tchad et du Cameroun de protéger les droits fondamentaux de leurs citoyens, en dispensant de facto les compagnies pétrolières [NDLR : le consortium dirigé par ExxonMobil englobe les compagnies pétrolières américaine Chevron et malaisienne Petronas] de rendre compte de leurs actes », dénonce un nouveau rapport de plus de 50 pages qui examine l’ossature des textes juridiques régissant la construction et l’exploitation des champs pétrolifères de Doba, au Tchad, et du pipeline qui achemine le pétrole vers la côte atlantique camerounaise. D’après les conclusions du document, le Cameroun et le Tchad auraient à verser de lourdes indemnités en cas d’interruption de l’exploitation de l’oléoduc ou des champs pétrolifères. Aussi est-il extrêmement difficile pour les deux États de lutter contre les abus des compagnies et d’obtenir réparation pour les particuliers.
Fin août, de nombreux représentants de la société civile tchadienne et camerounaise ont participé, à Yaoundé, à un atelier d’évaluation du projet. Leurs conclusions sont également sans appel : le pipeline a été particulièrement destructeur pour l’environnement malgré toutes les précautions que semblait avoir prises Cotco, la société en charge de sa construction. À Ebomè, par exemple, localité située non loin de Kribi, les populations se plaignent de n’avoir pas été dédommagées après la dévastation par les engins de Cotco d’une niche artificielle de poissons. Amnesty soutient aussi que les habitants de plusieurs villages se sont vu interdire l’accès à leur seule source d’eau potable. Et déplore que les contrats régissant le projet ouvrent la voie à d’autres agissements de ce type, sans réparation effective, et ce tout au long des soixante-dix ans de sa durée de vie.

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