Passage obligé à Syrte

Publié le 19 septembre 2005 Lecture : 1 minute.

Depuis qu’il a capitulé en rase campagne devant l’hyperpuissance américaine, Mouammar Kadhafi doit limiter ses ambitions à l’Afrique. Mais sans mettre le moins du monde en veilleuse ses éternels rêves de grandeur. Désormais, il se voit en « Guide » du continent tout entier et ferait volontiers de Syrte, sa ville natale, une sorte de Bruxelles africain.
Le 9 septembre, au Complexe Ouagadougou, il y a célébré avec faste le sixième anniversaire de la proclamation de l’Acte constitutif de l’Union africaine. Cette opération d’autopromotion sans intérêt apparent n’avait rien d’officiel. Pourtant, une poignée de chefs d’État – les présidents de l’Algérie, du Sénégal, du Mali, du Niger, du Tchad et de la Guinée-Bissau – avaient accepté de faire le déplacement. Sans doute avaient-ils leurs raisons… Alpha Oumar Konaré, le président de la Commission de l’UA, était également présent, mais il pouvait difficilement faire autrement. Le gros de l’assistance était constitué de plusieurs dizaines de parlementaires et de représentants d’organisations non gouvernementales – enfin, plus ou moins – chargés d’applaudir au bon moment. Certains ont mis à l’ouvrage une conviction au-dessus de tout éloge…
Ainsi, la représentante d’une obscure union de syndicats africains a cru devoir décerner à son hôte le prix de « l’Ordre du mérite du travail ». Pour ses « efforts d’intégration » et sa « contribution à la construction de l’Union africaine ». Ingénue, elle a précisé que c’était la première et la dernière fois que cette distinction était attribuée. On veut croire que son zèle aura été récompensé à sa juste valeur.

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