Samia Segaï : « L’émancipation des femmes franco-maghrébines se heurte encore à plusieurs obstacles »
Dans son roman « Le choix de Naïma », la Franco-Algérienne Samia Segaï raconte le long chemin vers l’émancipation de trois amies franco-maghrébines confrontées à la puissance des carcans familiaux. Des sujets qui font écho à sa propre histoire.
Naïma, Rabia, Rachida. Trois femmes, trois « destins » et trois manières de faire face à des injonctions contradictoires. Le roman « Le choix de Naïma » (Ed. Noir Blanc Etc.) met en scène ces trois amies, jeunes adultes franco-maghrébines, toutes diplômées, prises entre leur libre-arbitre et l’attachement à leur famille.
La première tente de s’affranchir, la seconde reste prisonnière de son éducation, la troisième est coincée entre deux systèmes de valeurs. Des situations que l’auteure connait bien pour les avoir soit vécues soit observées.
Française d’origine algérienne, Samia Sebaï, a été élevée à Nanterre. Ses grands-parents venus de Maghnia, près de la frontière marocaine, ont connu les bidonvilles à leur arrivée dans l’Hexagone. Diplômée de droit international, elle vit à l’étranger depuis quinze ans et a exercé dans l’humanitaire avant de se tourner vers la coopération puis vers l’écriture.
Jeune Afrique : Dans « Le choix de Naïma », vous racontez le conditionnement et les tergiversations de trois protagonistes. Pourquoi avoir choisi des personnages féminins ?
Samia Segaï : C’est ce dont je peux le mieux parler. J’ai choisi des stéréotypes et me suis parfois inspirée d’histoires qui ont pu se passer dans mon entourage. Mais ces personnages sont tous issus de recompositions imaginaires.
Ma mère a appris à lire à école de la République, j’ai moi-même fait des études et j’ai été malgré tout confrontée au poids du père et des interdictions. C’est ce que traverse Naïma, il peut y avoir en ce sens une part d’autobiographie dans ce personnage, ses introspections, son ressenti.
Bien s’informer, mieux décider
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