Tunis : l’ambassade des États-Unis visée par un attentat-suicide

Deux hommes à moto se sont fait exploser devant le check-point protégeant l’ambassade des États-Unis à Tunis. L’attaque, qui n’a pas encore été revendiquée, a fait un mort (un policier) et cinq blessés. Les deux kamikazes sont morts.

Les experts de la police scientifique et les forces de sécurité tunisiennes sur le lieu de l’attaque qui a visé l’ambassade américaine le 6 mars 2020. © REUTERS/Zoubeir Souissi

Les experts de la police scientifique et les forces de sécurité tunisiennes sur le lieu de l’attaque qui a visé l’ambassade américaine le 6 mars 2020. © REUTERS/Zoubeir Souissi

Publié le 6 mars 2020 Lecture : 2 minutes.

A 11h20, ce vendredi 6 mars, une déflagration secoue le quartier du Lac2 à Tunis. Deux jeunes gens à bord d’une vespa ont activé leurs ceintures explosives à proximité de l’ambassade des États-Unis à Tunis. Ils visaient une patrouille des forces de l’ordre tunisienne, l’une des composantes du cordon sécuritaire autour de l’ambassade. L’attaque, qui n’a pas encore été revendiquée, a fait quatre blessés parmi les sécuritaires (dont l’un gravement) et une passante atteinte au visage. Le président de la République, Kais Saïed et le Chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh sont attendus à l’hôpital des forces de l’ordre de la Marsa où ont été admis les blessés.

Peur sur la ville

Le ministère de l’Intérieur confirme dans un communiqué le décès des deux terroristes dont l’identité n’a pas encore été révélée. « Nous avons cru à un énorme accident sur la voie rapide qui conduit de Tunis à La Marsa et qui jouxte l’ambassade », précise l’employé d’un des nombreux cafés du quartier. « Les secours sont arrivés très vite mais la panique des riverains était perceptible », assure Hichem Ajbouni, expert-comptable et dirigeant d’Attayar, dont les bureaux donnent sur les lieux de l’attentat.

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Le quartier, siège de représentations diplomatiques mais également d’entreprises et d’institutions internationales et nationales comme la Bourse de Tunis, a aussitôt été bouclé, des marines ont été déployés sur les toits de l’ambassade et la police scientifique est immédiatement intervenue pour les prélèvements. La charge explosive était telle qu’on en relève les traces trois rues plus loin selon des témoins oculaires.  Après avoir vérifié que le périmètre était sécurisé, l’ambassade américaine a permis à son personnel de sortir, mais a aussitôt appelé ses ressortissants à éviter les déplacements. Les autres représentations diplomatiques sont aussi en état d’alerte.

L’offensive, qui intervient alors que l’état d‘urgence n’a pas été levé depuis l’attentat d’El Kantaoui en juin 2015, a eu lieu quatre ans après l’infiltration, depuis la Libye, de combattants de Daech sur le territoire tunisien, le 7 mars 2016, et leur tentative, avec des complicités locales, d’instaurer un califat à Ben Guerdane (sud).

Contexte politique tendu

L’attaque, isolée comme celles qui l’ont précédées depuis 2015, intervient au moment où le gouvernement d’Elyes Fakhfakh débute son mandat, avec des tensions politiques notables entre groupes parlementaires. « Sur la plupart des opérations terroristes, se sont essentiellement les représentants de l’ordre qui sont visés. Les salafistes les considèrent comme des mécréants au service du pouvoir et non à celui d’Allah », analyse Tarak Chagraoui, militant de la société civile. Cet attentat intervient également au moment où les marges de manœuvres des forces de l’ordre devaient être discutées à l’Assemblée.

Pour rappel, l’ambassade américaine a été l’objet d’une attaque en septembre 2012.

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