Le coton ivoirien à l’amende

LCCI interdite d’activités dans le Nord par les rebelles.

Publié le 19 septembre 2005 Lecture : 1 minute.

La Compagnie cotonnière ivoirienne (LCCI) a été interdite « d’activités jusqu’à nouvel ordre » dans le nord du pays par l’état-major local des Forces nouvelles (FN). Une mesure qui, selon les rebelles, est destinée à sanctionner le non-paiement de 3 milliards de F CFA (4,5 millions d’euros) que LCCI devrait aux paysans de la zone. « Vous devez payer les 3 milliards que vous devez à nos parents paysans, sinon votre coton ne sortira plus de nos zones », a déclaré le commandant Fofié Kouakou lors d’une rencontre avec les responsables de la compagnie.
LCCI est l’une des trois principales sociétés du pays qui commercialisent la fibre produite dans le Nord. En 1998, à l’issue de la privatisation de la CIDT (Compagnie ivoirienne pour le développement des textiles), le domaine cotonnier est divisé en trois zones. Celle du Centre reste aux mains de la compagnie étatique. Le lot Nord-Ouest est cédé à Ivoire Coton, filiale d’IPS West Africa, elle-même filiale du groupe Aga Khan, et le lot Nord-Est à LCCI, un consortium rassemblant le groupe malien L’Aiglon et le français Bolloré.
Au cours de la rencontre avec les FN, les responsables de LCCI ont tenté de justifier le retard accusé dans le paiement des sommes dues aux producteurs du Nord-Est. Mais leurs interlocuteurs leur ont donné un mois pour respecter leurs engagements à l’égard des paysans. Plusieurs camions chargés de balles de coton, appartenant à LCCI et en partance pour Abidjan, ont été bloqués à Korhogo. Malgré la crise qui déchire le pays, la culture du coton se maintient tant bien que mal. La récolte de la dernière campagne n’a pas excédé 300 000 tonnes de coton-graine, contre 400 000 tonnes par an avant-guerre.

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