Cacao connection

Publié le 19 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Le Conseil du cacao du Ghana (Cocobod), l’organisme public chargé de racheter les fèves produites par les paysans, a obtenu, le 12 septembre, une ligne de crédit de 550 millions de dollars aux termes d’un accord signé à Paris avec trois établissements financiers européens. Le Cocobod table sur une récolte de 650 000 tonnes en 2005-2006, soit 14 % de plus qu’en 2004-2005.
À la fin de décembre 2004, après une récolte record de 737 000 t, des rumeurs avaient couru sur le marché du cacao selon lesquelles le Ghana ne pourrait même pas produire 400 000 t pour la campagne en cours en raison de l’apparition d’excès de fermentation. Affolées, des banques anglo-saxonnes ont rechigné à libérer une partie des fonds de financement promis, qui s’élevaient au total à 850 millions de dollars. À bout de patience, le Cocobod ne tirera que 500 millions de dollars sur le prêt mis en place par le syndicat bancaire et devra emprunter 100 millions de dollars à la Banque centrale. « Une campagne de cacao n’attend pas ! » explique Abla Kerdoudi, de la Société générale, une des banques chef de file de cet emprunt avec Calyon et Royal Bank of Scotland. Au final, aucun acheteur de cacao ne s’est désisté, et le Ghana a produit 570 000 t.
Cette année, le Cocobod ne paiera qu’une marge de 0,32 % en plus du taux de marché pour cet emprunt sur onze mois, une marge bien inférieure à celle de 2 % que se voient facturer les entreprises de la filière coton et à celle de la plupart des États africains, y compris le Ghana lui-même. Explication : cet emprunt est gagé sur la récolte de cacao 2005-2006, une récolte stratégique qui représente 40 % à 50 % du PIB. Numéro deux mondial du cacao derrière la Côte d’Ivoire, le Ghana est devenu un acteur incontournable du secteur avec 28 % de la production mondiale. D’où la nécessité de ce financement, le plus important au sud du Sahara hors énergie. Deuxième source de devises du pays, le cacao est « le moteur de l’agriculture ghanéenne », dixit Kwamé Sarpong, président du Cocobod. De fait, en treize ans, le Cocobod a préfinancé 4,5 milliards de dollars de récolte pour racheter les fèves de cacao produites par ses quelque 1,6 million de petits producteurs de l’ouest du pays.

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