Quels sont les pays africains qui comptent le plus de millionnaires ?
Les riches Africains, de plus en plus nombreux en Afrique du Nord, investissent massivement dans l’immobilier, mais ont tendance à bouder la Bourse, analyse The Wealth Report publié par Knight Franck.
Les riches africains vont bien. Le supplément africain de The Wealth Report (publication annuelle de la société britannique spécialisée dans l’immobilier Knight Franck), publié le 4 mars, offre un panorama des fortunes du continent, analysant les actifs des Africains riches de plus de 500 000 dollars, à partir des données recueillies auprès des conseillers en gestion de patrimoine et banquiers d’affaires responsables de fortunes.
Sur l’ensemble de l’Afrique, le nombre de millionnaires africains a progressé de 29 %, passant de 39 400 en 2014 à 49 900 en 2019. D’ici cinq ans, Knight Franck estime qu’il sera même de 63 800.
Plusieurs pays comptabilisent de plus en plus de riches. Sur les cinq dernières années, les progressions les plus nettes sont enregistrées en Égypte (+56 %), en Tanzanie (+44 %), au Nigeria (+ 41 %) et en Côte d’Ivoire (+40 %).
Sans surprise, l’Afrique du Sud s’arroge le haut du classement avec 215 983 individus de plus d’un demi-million de dollars de fortune personnelle, mais les pays d’Afrique du Nord sont également très présents dans le top 7 : l’Égypte, deuxième, totalise 139 261 riches, l’Algérie, avec 68 341 d’entre eux, est quatrième, le Maroc cinquième avec 33 958 personnes et la Tunisie septième avec 19 676 grosses fortunes. Le Nigeria, troisième, comptabilise quant à lui 90 985 de ces riches.
Des progressions en effectifs considérables
À la douzième place, on note la forte progression du nombre des riches Éthiopiens (4 802) sur les cinq dernières années (+32 %), alors que le pays sort de plusieurs années de dirigisme étatique en embrassant depuis 2018 une politique de libéralisation.
Reste à savoir que devient cette capacité d’investissement. L’étude, réalisée par la société Knight Franck accorde une importance particulière à son secteur d’activité, l’immobilier, et estime que l’achat immobilier à des fins d’investissement ressort en tête, à 30 % de l’allocation du portefeuille. Cet arbitrage ne devrait pas changer fondamentalement, avec même une progression de 5 % envisagée « d’ici un avenir proche ».
Quand ils investissent dans l’immobilier commercial (14 % d’entre eux l’envisagent), les riches d’Afrique visent leur pays de résidence dans 23 % des cas – le Royaume-Uni, les États-Unis, l’Afrique du Sud, le Kenya et l’Australie se partageant, dans cet ordre, leurs préférences.
Défiance envers la Bourse, regain d’intérêt pour le private equity
Les actions en Bourse, à 18 % d’allocation du portefeuille, sont quant à elles promises à une reculade de 7 % à court terme. En revanche, les réserves en liquide et devises (17 % des portefeuilles) et les obligations (14 % des portefeuilles) pourraient fortement progresser, avec respectivement 37 % et 32 % de progression attendue. Le capital-investissement, à seulement 7 % d’allocation de portefeuille, est lui aussi annoncé en hausse, avec +19 % d’anticipé par les fortunes africaines.
Les biens rares (4 %) restent dérisoires, les cryptomonnaies (1 %) sont promises à disparaître, mais l’or et autres métaux précieux, estimés à 0 % de l’allocation du portefeuille des riches africains étudiés par Knight Franck, pourraient revenir – légèrement – dans le jeu, avec +9 % d’allocation envisagée, toujours dans un avenir proche, signe (avec la décollecte envisagée sur le segment actions) d’inquiétudes tangibles sur les perspectives économiques.
Mais James Lewis, managing director pour Moyen-Orient et l’Afrique chez Knight Frank, préfère voir le verre à moitié plein et affirmer sa « confiance dans l’émergence d’une nouvelle génération de riches issus de la classe moyenne ».
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