Pénurie chez les voisins aussi

Publié le 19 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

La saison des pluies, qui bat son plein, est habituellement une saison difficile pour les populations d’Afrique de l’Ouest. Mais l’année 2004 a vu s’y ajouter une calamité nouvelle : la crise du riz, qui secoue la sous-région depuis le mois de juin. Plusieurs pays s’enfoncent dans la pénurie alimentaire, ou n’en sont pas loin.
En Guinée-Bissau, victime d’une rupture des stocks, le prix d’un sac de 50 kg de riz a grimpé de 24 % en quelques semaines seulement, passant de 12 500 F CFA à 15 500 F CFA (23,91 euros). Le gouvernement a annoncé, début juin, que 5 000 tonnes seraient importées du Sénégal, et 27 500 tonnes de Chine. Une commande à laquelle allait s’ajouter un don du géant asiatique de quelque 5 000 tonnes.
Le prix du sac de 50 kg dépasse aujourd’hui 22,3 euros en Sierra Leone et 18,6 euros en Côte d’Ivoire. Le Liberia n’est pas encore touché par la crise, mais vu la situation environnante, l’Association des distributeurs de riz du Liberia (Rice Dealers Association of Liberia, RDAL) a d’ores et déjà demandé au gouvernement de prévenir une « possible crise du riz dans le pays ». Selon le journal The Analyst, « il s’agit là d’un rique politique qui pourrait peser très négativement sur la sûreté nationale ».
Toutefois, si on peut concevoir cette pénurie dans des pays qui subissent des troubles ou qui viennent d’en sortir, la situation est étonnante de la part de la Guinée-Conakry. Malgré son fort potentiel agricole et son atout de château d’eau d’Afrique de l’Ouest, exemptée de guerre civile, la Guinée est secouée par la plus grave crise du riz de la sous-région.
Un sac de 50 kg se vend aujourd’hui, à Conakry, entre 40 000 et 50 000 francs guinéens (16,3 à 20,7 euros). À l’intérieur, cela va jusqu’à 60 000 GNF (24,85 euros) ! Des magasins ont été pillés. D’autres sont gardés par l’armée, et des convois militaires accompagnent désormais les camions-remorques convoyant le riz du port aux différents magasins de la ville. Le 8 juin à Bonfi, dans la commune de Matam, les soldats escortant une cargaison de riz auraient tiré sur des pillards, laissant une personne pour morte et en blessant plusieurs autres.

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