Tunisie : dix députés claquent la porte de Qalb Tounes

Dix députés de Qalb Tounes, qui en comptait 38 jusque-là à l’Assemblée, ont annoncé ce 10 mars leur démission du parti fondé par Nabil Karoui. Une décision qui va modifier, une fois de plus, les équilibres au sein de l’hémicycle.

L’Assemblée nationale tunisienne. © Riadh Dridi/AP/SIPA

L’Assemblée nationale tunisienne. © Riadh Dridi/AP/SIPA

Publié le 11 mars 2020 Lecture : 3 minutes.

« Nous ne voulons pas être dans une opposition destructive », assène l’ancien porte-parole de Qalb Tounes, Hatem Mliki, qui a claqué la porte du parti mardi 10 mars, aux côtés de neuf autres élus.

Hatem Mliki déplore, entre autres, l’absence de gouvernance au sein du parti et sa position à l’encontre du gouvernement

Le député déplore, entre autres, « l’absence de gouvernance au sein du parti, de concertation dans la prise de décision et sa position à l’encontre du gouvernement et de la présidence de la République ».

Tensions internes

Depuis la formation du gouvernement d’Elyes Fakhfakh, dont Qalb Tounes a été écarté alors même qu’il est le deuxième parti au parlement, les jeux semblaient être clairs : le parti, fondé par Nabil Karoui — candidat malheureux à la présidentielle de 2019 —, s’était positionné dans l’opposition et en passe de devenir son leader. A ce titre, Qalb Tounes n’avait pas approuvé, le 5 mars, la convention fondatrice de la zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) présentée par le gouvernement, un accord majeur pour la Tunisie qui tente une percée sur les marchés africains.

Le monde de l’économie avait aussitôt adressé de vifs reproches à Qalb Tounes, taxé de manquer de discernement pour des motifs politiques. « Un incident qui a approfondi le malaise des élus de Qalb Tounes », commente un ancien du parti.

Le malaise est apparu lorsque la consigne a été donnée de soutenir la candidature de Rached Ghannouchi à la présidence de l’Assemblée

Des tensions internes étaient en effet apparues lorsque la consigne a été donnée de soutenir la candidature, en novembre 2019, du leader d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, à la présidence de l’Assemblée. Une manœuvre qui avait écorné l’image du parti — qui se déclarait opposé à Ennahdha —, mais qui a permis à Qalb Tounes d’obtenir la vice-présidence du Parlement.

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