Vent et soleil sur la nation Arc-en-Ciel
Pretoria veut produire 9 % de son électricité via les énergies éolienne et solaire à l’horizon 2030.
Mis à jour le 26 juin 2014, 15h43 CET : l’objectif fixé par Pretoria est d’atteindre 9% de renouvelable en 2030, soit 42% des capacités nouvellement installées.
En février, les coupures d’électricité qui ont frappé Johannesburg à plusieurs reprises ont rappelé de mauvais souvenirs aux Sud-Africains : celui de la terrible année 2008, au cours de laquelle le pays avait frôlé la panne généralisée. Le traumatisme avait été tel que le gouvernement avait lancé, en 2010, un programme de développement des énergies renouvelables (REIPPP) sur vingt ans pour limiter la dépendance du pays au charbon.
Centrales
Quatre ans plus tard, seize centrales éoliennes sont en construction, pour une capacité totale de 1 300 MW. Et en septembre 2013, la première centrale solaire a vu le jour à Kalkbult, dans la province du Cap-Nord. Pas encore suffisant pour rassurer les Sud-Africains quant à leur approvisionnement en énergie. Mais le site, exploité par Scatec, spécialiste européen du photovoltaïque, et raccordé au réseau électrique d’Eskom, fournit déjà de l’électricité à plus de 30 000 logements.
Le REIPPP s’appuie sur un système d’appel d’offres, et un quatrième tour de table est à l’étude. Lors du dernier appel d’offres, dix-sept projets ont été sélectionnés (dont sept éoliens, six solaires et deux solaires thermiques) et, pour chacun, Eskom s’est engagé sur vingt ans.
Oublié le gaz mozambicain ? Que nenni !
« Le système d’appel d’offres est très transparent et bien organisé. La concurrence est juste et j’espère qu’il y aura une quatrième étape. Je ne vois aucune raison de s’arrêter en si bon chemin », explique Kari Mercedes Fremme, directrice adjointe des projets de Scatec en Afrique du Sud. Chaque projet retenu au sein du REIPPP s’engage à reverser de 1 % à 1,5 % de ses bénéfices annuels aux communautés locales pour aider à leur développement. Une initiative qui devrait rapporter 800 millions d’euros sur vingt ans aux populations rurales défavorisées.
Si, aujourd’hui, le coût des énergies renouvelables est supérieur à celui du charbon, d’ici à 2018, il devrait être identique, estime le cabinet Frost & Sullivan’s. Pretoria s’est engagé à ce que 9% de sa production d’électricité provienne d’énergies renouvelables à l’horizon 2030 (moins de 1 % actuellement). Cela représente 42% des capacités nouvellement installées sur la période 2010-2030. « C’est un objectif peut-être trop ambitieux, mais l’Afrique du Sud est un modèle pour le continent », estime Norman Ndaba, choisi parmi un panel d’experts pour conseiller le gouvernement lors du lancement du REIPPP.
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Pipeline
Néanmoins, la découverte d’importants gisements de gaz naturel offshore (plus de 100 trillion cubic feet) au Mozambique, l’an dernier, pourrait rebattre les cartes. Un pipeline reliant l’Afrique du Sud et le Mozambique existe depuis 2004, et Pretoria pourrait profiter de l’émergence du nouveau géant gazier voisin.
« Le gaz naturel peut être un allié des énergies vertes. La commission nationale du plan pense qu’un avenir combinant gaz naturel et énergies vertes peut être sérieusement envisagé », nuance Johan van den Berg, directeur de l’Association sud-africaine de l’énergie éolienne.
En avance sur ses voisins en matière d’énergie verte, l’Afrique du Sud doit cependant continuer d’améliorer son réseau pour alimenter l’ensemble d’un territoire où au moins 15 % de la population vit encore sans électricité.
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