Côte d’Ivoire : Amadou Gon Coulibaly désigné candidat du RHDP à la présidentielle de 2020
Le Premier ministre ivoirien, Amadou Gon Coulibaly, a été désigné jeudi soir par le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) pour porter les couleurs du parti à la présidentielle d’octobre 2020. Sa candidature a été adoubée par tous les principaux cadres du parti.
Une semaine jour pour jour après qu’Alassane Ouattara a annoncé qu’il ne briguerait pas un troisième mandat lors de la présidentielle d’octobre prochain, le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a officiellement désigné Amadou Gon Coulibaly comme son candidat pour le scrutin d’octobre prochain.
Une annonce qui est tout sauf une surprise, tant le nom du Premier ministre d’Alassane Ouattara, qui est aussi le président du directoire du RHDP, revenait avec insistance depuis plusieurs mois pour porter les couleurs du parti si l’actuel chef de l’État venait à ne pas se présenter.
La désignation d’Amadou Gon Coulibaly a eu lieu à l’issue d’un conseil politique du RHDP, et a été officialisée lors d’une cérémonie à l’Hôtel Ivoire, à Abidjan. Les principaux cadres du parti, d’Hamed Bakayoko à Patrick Achi en passant par Amadou Soumahoro, ont pris la parole tour à tour pour adouber la candidature de Gon.
« Pour moi, après ADO, c’est Amadou Gon Coulibaly. Je suis persuadé qu’Amadou Gon Coulibaly est le mieux placé pour assurer la relève », a lancé le ministre d’État chargé de la Défense, Hamed Bakayoko.
Pour moi, Après @AOuattara_PRCI c'est @AmadouGon.#Hambak #Loyauté #Fidelité pic.twitter.com/oNuDrkeoRz
— Hamed Bakayoko (@HamedBakayoko1) March 13, 2020
Le ministre de l’Enseignement, Albert Mabri Toikeusse, dont les ambitions présidentielles ne sont pas un secret, a été le seul à émettre des doutes. « Je suis un homme de conviction et je préfère dire ce que je pense. Monsieur le Président, vous êtes le fils du Président Félix Houphouët-Boigny, qui nous a enseigné le dialogue. Nous nous appuierons sur le dialogue pour régler nos divergences. Ne prenons pas des engagements d’une heure dans une salle, qui par la suite ne refléteront pas la réalité sur le terrain. Faites donc comme Félix Houphouët-Boigny. Travaillez à nous mettre en équipe », a-t-il déclaré.
Nouvelle génération
La cérémonie s’était ouverte par un discours du président Alassane Ouattara, lors duquel il a notamment dressé un premier bilan de ses années au pouvoir, et a défendu le principe de la réforme constitutionnelle actuellement engagée.
« Toute œuvre humaine peut être améliorée. C’était important, avant de partir, de proposer des modifications [de la Constitution] au Parlement », a-t-il déclaré. « J’espère laisser une Constitution qui pourra rester des années et des années. »
Affirmant avoir pris la décision de ne pas se présenter à un troisième mandat dès 2017, Ouattara est revenu sur l’épisode des mutineries qui ont éclaté cette année-là, et affirmé avoir voulu « remettre de l’ordre dans l’armée » avant de l’officialiser.
« Ce qui a motivé ma décision, ce n’est pas une volonté de vous abandonner. Mais j’ai une conviction profonde : que la Côte d’Ivoire ira encore mieux avec la nouvelle équipe, la nouvelle génération », at-t-il lancé avant de conclure : « Nous devons confier la destinée de la Côte d’Ivoire à une nouvelle génération. Une équipe bien formée, honnête, reconnue pour son respect du travail et du don de soi. » Sans mentionner le nom d’Amadou Gon Coulibaly.
« Je ne doute donc pas de notre victoire »
Alassane Ouattara a toujours eu une confiance absolue en son fidèle Premier ministre. Les deux hommes se connaissent depuis plus de trente ans et ont tout connu ensemble : le pouvoir, la marginalisation, l’opposition, la guerre, la crise postélectorale, puis le pouvoir.
Le 8 décembre, le Premier ministre se montrait confiant quant à la victoire du RHDP à la présidentielle d’octobre : « Nous considérons que notre bilan parle pour nous et que le projet que nous présenterons en 2020 va encore plus loin que le précédent. Je ne doute donc pas de notre victoire, quel que soit le candidat que nous devrons affronter », affirmait-il dans nos colonnes.
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