Karim Tazi

Convaincu de la nécessité de soutenir les associations de proximité, le directeur généralde Richbond a réussi à convaincre les patrons marocains d’établir des partenariats avecla société civile.

Publié le 19 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

Il y a longtemps que Karim Tazi, 44 ans, directeur général de Richbond (entreprise d’ameublement), se démène pour convaincre ses confrères de la Confédération générale des entrepreneurs du Maroc (CGEM) de la nécessité de soutenir les associations de proximité. Peut-être trop occupés à maximiser leurs profits, ces derniers ont jusqu’à présent fait la sourde oreille. Il n’en a pas pris ombrage et a donné l’exemple en créant en 1999 un poste de « responsable des associations de quartier » qu’il a confié à Abdellah Zaâzaâ, un républicain notoire embastillé pour avoir revendiqué haut et fort ses convictions. Ce dernier officie à la tête de l’Association El Miter Bouchentouf pour le développement social (AMBDS). Implantée dans un quartier populaire de Casablanca, l’AMBDS tourne grâce à la générosité de Karim Tazi, qui ne s’estimera pas quitte pour autant puisqu’en octobre 2002 il fondera une banque alimentaire qui collecte des denrées et les redistribue à des associations conventionnées qui, à leur tour, les offrent aux plus démunis.
La proposition de Karim Tazi, créer des partenariats entre la société civile et le monde de l’entreprise, ne deviendra une priorité pour les patrons marocains qu’au lendemain des sanglants attentats du 16 mai 2003. Et c’est ainsi qu’en novembre 2003 naît une commission « Entreprise et proximité sociale » au sein de la CGEM, dont il se voit tout naturellement confier la présidence. Mi-juin, cette commission organisait à Casablanca un premier forum réunissant les entreprises et une cinquantaine d’associations de quartier regroupées au sein du Resaq (Réseau des associations de quartier) dirigé par le même Zaâzaâ.
Bilan de cette rencontre ? Sur 58 projets associatifs soumis, 40 ont trouvé des entreprises partenaires, totalisant des engagements de 4,2 millions de dirhams (382 000 euros). Les dix-huit autres ont été pris en charge par le Premier ministre Driss Jettou, présent à ce forum, qui s’est engagé à leur trouver des financements publics. Richbond a récompensé le projet de l’association Al Inbiâth de Sidi Moumen, le quartier d’où étaient originaires les kamikazes du 16 mai, d’un chèque de 50 000 dirhams (près de 5 000 euros).
Il ne reste plus qu’à transposer cette expérience à d’autres villes du royaume et à dénicher des hommes et des femmes qui, comme Karim Tazi, sont persuadés que sans l’adhésion de l’ « élite populaire » point de salut.

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