Les cinq axes prioritaires de l’UE relatifs à sa stratégie africaine

Josep Borrel, le chef de la diplomatie européenne, et Jutta Urpilainen, la commissaire chargée des partenariats internationaux, ont présenté en début de semaine à Bruxelles, la nouvelle stratégie de l’UE en direction de l’Afrique. Elle reprend les principaux éléments dévoilés fin février par la Commission européenne après sa rencontre, à Addis-Abeba, avec les responsables de la Commission de l’Union africaine (UA).

Josep Borrell © Le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, durant une conférence de presse au cours de la réunion informelle des dirigeants des six pays des Balkans occidentaux candidats à l’adhésion à l’UE, et présidé par Charles Michel. Le 5 mars 2020. (AP Photo/Darko Vojinovic)

Josep Borrell © Le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, durant une conférence de presse au cours de la réunion informelle des dirigeants des six pays des Balkans occidentaux candidats à l’adhésion à l’UE, et présidé par Charles Michel. Le 5 mars 2020. (AP Photo/Darko Vojinovic)

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Publié le 13 mars 2020 Lecture : 3 minutes.

L’Afrique figure bien au rang des priorités de l’Union européenne, comme l’avait confirmé Ursula von der Leyen lors de sa prise de fonction à la présidence de la Commission en décembre dernier.

Déjà premier partenaire commercial et premier investisseur étranger du continent, Bruxelles entend renforcer ses positions, notamment face à la Chine. Alors que doivent se conclure cette année les négociations pour définir un nouveau partenariat commercial avec les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), en remplacement des Accords de Cotonou, signé en 2000 et qui expire en décembre 2020.

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La nouvelle feuille de route, détaillée sur 19 pages, est déclinée autour de cinq axes principaux en ligne avec les priorités définies lors du sommet de 2017 à Abidjan. Elle a pour objectif  « de faire passer notre partenariat avec l’Afrique à une vitesse supérieure », affiche clairement Ursula von der Leyen. Et ces propositions, a insisté la présidente allemande de la Commission européenne, serviront de base de discussion dans la perspective du prochain sommet UE-UA organisé à Bruxelles en octobre 2020.

  • Transition verte

L’UE soutient les contributions nationales et aide à l’élaboration de stratégies ambitieuses pour réduire à long terme les émissions. Elle travaille avec les pays pour mobiliser les sources de financement sur les projets de développement durable et s’associe avec l’Afrique en matière de finance verte, d’énergies renouvelables et d’efficacité énergétique.

L’UE encourage une meilleure gouvernance des océans, et promeut le développement d’une pêche durable et d’une économie bleue.

Enfin, elle souhaite prendre, avec l’Afrique, des mesures conjointes destinées à protéger et à réduire la pression sur l’eau et les forêts, tout en luttant contre la criminalité environnementale.

  • Transformation numérique

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L’UE entend se concentrer sur la convergence réglementaire, y compris le renforcement de la protection des données personnelles, l’investissement dans les infrastructures durables, la numérisation des administrations publiques, la mise en place de systèmes d’éducation et de formation efficaces. « Une augmentation de 10 % de la couverture numérique pourrait entraîner une augmentation de plus de 1 % du PIB africain ».

Bruxelles entend multiplier les échanges en matière de sécurisation des données et sa coopération sur l’intelligence artificielle.

  • Libre-échange continental

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L’UE s’engage à soutenir politiquement, techniquement et financièrement l’accord de libre-échange continental africain.

Elle se dit prête à partager son expérience en matière d’union douanière et de marché unique et même à engager une coopération qui aboutira, à long terme, à la création d’une zone de libre-échange commune aux deux continents.

Bruxelles compte par ailleurs s’associer avec l’Afrique pour adopter les politiques et les réformes réglementaires qui améliorent l’environnement des affaires et le climat d’investissements.  » L’UE veut encourager le dialogue réglementaire avec les administrations publiques pour échanger sur les bonnes pratiques. Les dialogues sur l’appui budgétaire doivent continuer d’être un instrument clé pour promouvoir les réformes », souligne la feuille de route européenne.

  • Paix et bonne gouvernance

La diplomatie européenne se concentrera sur l’élaboration de stratégie et de mesures concrètes pour aider à résoudre les crises, comme en Libye, au Sahel, dans la région des Grands lacs ou dans la Corne de l’Afrique.

La feuille de route européenne propose de soutenir les capacités africaines en matière de défense et de sécurité, pour améliorer leur résilience globale.

L’UE souhaite renforcer ses efforts en cours pour le respect des droits de l’homme, la protection des civils et le droit international humanitaire, en coopération avec les États membres de l’UE et l’UA.

En plus de continuer à soutenir les processus électoraux et démocratiques crédibles, inclusifs et transparents, Bruxelles veut renforcer la coordination avec l’UA sur les observations électorales et leur suivi.

  • Défi migratoire et mobilité des personnes

Au niveau global, l’UE poursuivra son approche « tout-itinéraire », en travaillant avec les pays d’origine, de transit et de destination. L’accent sera mis sur l’amélioration de la gouvernance des migrations et la capacité des pays partenaires à mieux gérer leurs frontières.

l’intensification de la coopération en matière de migration légale peut offrir des avantages significatifs dans les deux sens

Au niveau continental, l’UE entend mettre en place un cadre commun pour le dialogue sur la migration et la mobilité d’un continent à l’autre.

Au niveau régional, Bruxelles propose de faire progresser le plan d’action conjoint de La Valette, ainsi que les processus de Khartoum et de Rabat.

Enfin, au niveau bilatéral, l’UE doit développer des dialogues et des partenariats sur mesure avec les différents pays africains. « L’intensification de la coopération en matière de migration légale peut offrir des avantages significatifs dans les deux sens, offrant des opportunités d’emplois qui correspondent aux besoins du marché du travail des deux continents », précise le document.

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