Des soldats formés pour la paix

Un contingent de 75 000 hommes sur pied en 2010 ?

Publié le 19 juillet 2004 Lecture : 1 minute.

Le 25 mai, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine était inauguré en grande pompe à Addis-Abeba. Organe fondamental pour le maintien de la paix en Afrique, il manque encore au CPS – et pour un certain temps -, les moyens d’actions qui existent ailleurs : soldats et équipements.
Certes, depuis quelques années, les troupes africaines ont investi les contingents de Casques bleus et ont même, au Burundi par exemple, encadré elles-mêmes un processus de paix. En Sierra Leone, un tiers des 12 000 soldats mandatés par l’ONU sont africains. En Côte d’Ivoire, quelque 1 500 militaires africains sont intervenus d’abord sous la houlette de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), puis sous celle de la Mission des Nations unies en Côte d’Ivoire (Minuci), aux côtés de 6 000 Casques bleus venant d’ailleurs. Mais si les États africains forment de plus en plus leurs troupes au maintien de la paix sur le continent, leurs bataillons n’ont aucun moyen d’agir sans une logistique extérieure.
Le programme européen Recamp et son équivalent américain Acri assurent la formation des hommes et, parfois, le transport et l’équipement à leurs partenaires. Mais les résultats sont minces. En 1992, 10 300 soldats africains étaient aptes à assurer des opérations de maintien de la paix. Dix ans plus tard, il n’étaient que 11 560. C’est moins que le total des troupes envoyées par l’ONU au Liberia. Même l’Afrique du Sud, seule puissance à pouvoir offrir une force de maintien de la paix autonome sur le continent, s’inquiète. Si elle ne reçoit pas de fonds du Nord, elle ne pourra pas continuer. La proposition lancée par les pays du G8 lors de leur sommet de Sea Island début juin a donc été bien reçue. Si la promesse est tenue de former et d’équiper 75 000 soldats africains supplémentaires au maintien de la paix d’ici à 2010, le Conseil de paix et de sécurité pourra alors commencer à travailler.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires