RDC : qui sont les adeptes de Zebiya, rapatriés vers le Burundi par les autorités congolaises ?

Plus de 1 600 ressortissants burundais, retrouvés aux alentours de Goma, dans le nord de la RDC, ont été rapatriés au Burundi, ce mercredi. Selon les autorités congolaises, il s’agit d’adeptes du culte de Zebiya, proscrit par les autorités burundaises.

Bujumbura, vue depuis les collines qui la surplombent. © LANDRY NSHIMIYE POUR J.A.

Bujumbura, vue depuis les collines qui la surplombent. © LANDRY NSHIMIYE POUR J.A.

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Publié le 18 mars 2020 Lecture : 2 minutes.

C’est par camions entiers que quelque 1 600 ressortissants burundais ont été transférés de Goma vers Uvira, dans le Sud-Kivu, avant de faire route vers le Burundi, ce mercredi, où ils sont arrivés à Gatumba, de l’autre côté de la frontière.

« Tous sont entrés par la frontière de Kanvivira et se sont retrouvés à Goma. La plupart possèdent des documents qui ont expiré depuis plus d’un an. Malheureusement, ces adeptes d’une secte organisée au Burundi se sont retrouvés sur notre sol. Ils veulent obtenir l’asile mais n’ont respecté aucune loi », a expliqué le gouverneur du Nord-Kivu avant le début du rapatriement.

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« Prophétesse »

Cette « secte » qu’évoque l’élu congolais est le groupe d’adeptes de Zebiya. Cette jeune religieuse burundaise, née en 1986 à Businde, dans la province de Kanyanza, est considérée par ses fidèles comme une « prophétesse ».

Elle est à la tête d’un culte qui, chaque 12 du mois – jour où elle assure avoir des visions de la Vierge Marie -, réunissait de nombreux fidèles sur sa colline de Businde, dans le nord du Burundi, devenu lieu de pèlerinage. Initialement en bons termes avec l’Église catholique, les relations se détériorent à partir de 2012 et les adeptes de Zebiya deviennent la cible des autorités burundaises.

Ces tensions culminent une première fois lors d’affrontements avec la police, en mars 2013, jour de pèlerinage à Businde. Avec un bilan de plusieurs morts, des dizaines d’arrestations et de condamnations, les adeptes de Zebiya entrent alors en clandestinité et trouvent provisoirement refuge, à partir de 2015, à Kamanyola, dans l’est de la RDC.

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Mais deux ans plus tard, la situation s’envenime avec les autorités congolaises. De nouveaux affrontements avec les forces de l’ordre aboutissent à la mort de 37 personnes et un retour à la clandestinité. Les adeptes de Zebiya fuient alors Rwanda, d’où ils seront renvoyés pour avoir refuser – en raison de croyance religieuse – de se soumettre à l’enregistrement biométrique.

Contacté au sujet du retour de ces pèlerins, le gouvernement burundais nous a initialement expliqué ne pas être au courant de cette dernière affaire, avant de préciser qu’il était « trop tôt » pour savoir quelle allait être la suite des événements.

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