Les compteurs s’affolent

Publié le 19 juin 2006 Lecture : 2 minutes.

Depuis le début du mois, plusieurs manifestations ont eu lieu à Ouagadougou pour dénoncer « la vie chère » et réclamer une « baisse des prix du carburant » Le 15 juin, un rassemblement a été organisé à Niamey, pour les mêmes raisons Trois jours plus tôt, les chauffeurs de taxi de Douala étaient en grève On l’aura compris : la flambée des cours du pétrole a de sérieuses incidences sur le pouvoir d’achat des Africains.
Le cours moyen du baril de brut est passé de 37 dollars en 2004 à 54 dollars en 2005 et avoisine actuellement 70 dollars. Bien entendu, les majors et les distributeurs répercutent mécaniquement cette hausse à la pompe. La plupart des gouvernements étant dans l’incapacité de subventionner l’essence ou de réduire le montant des taxes qu’ils perçoivent, ce sont les automobilistes qui trinquent. Au Cameroun, le litre de super atteint 583 F CFA (0,73 euros) contre 525 F CFA en septembre 2005. Les chauffeurs de taxi ont obtenu l’autorisation d’augmenter le prix de la course pour compenser ce manque à gagner. Au Burkina, on en est à 650 F CFA le litre. Au Bénin, le président Yayi Boni a préféré faire marche arrière dans sa lutte contre le marché noir de l’essence en provenance du Nigeria : cette soupape de sécurité est bien trop précieuse en cette période agitée.
Au Congo-Brazza, le président Sassou Nguesso a annoncé « une hausse graduelle » du prix du litre d’essence : de 435 F CFA actuellement à 495 F CFA. « Il est crucial d’ajuster les prix pour sauver la Congolaise de raffinage (Coraf) et lui permettre de combler en deux ans son déficit de 40 milliards de F CFA », a-t-il précisé.
Même les pays exportateurs de brut répercutent donc à la pompe la flambée des prix du baril. En raison de l’insuffisance de leur capacité de raffinage, ils sont en effet contraints de s’approvisionner sur les marchés internationaux. Mais pour ceux qui ne produisent pas la moindre goutte d’or noir, la facture est beaucoup plus salée encore. Cette année, leur taux de croissance moyen ne devrait pas dépasser 4,9 %. Soit deux points de moins que ceux qui encaissent les pétrodollars.

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