Les arts premiers se livrent

Publié le 19 juin 2006 Lecture : 2 minutes.

Célébrations d’anniversaires, élections, grandes manifestations sportives Chaque événement invite les éditeurs à adapter leur production aux thèmes dominants de l’heure. Aujourd’hui, en France, outre le Mondial de football (voir J.A. n° 2368), c’est l’ouverture, le 23 juin, à Paris, du musée dédié aux « arts premiers » (voir J.A. n° 2370) qui marque l’actualité éditoriale.
Pour commencer, une flopée de livres consacrés au nouvel établissement, baptisé musée du Quai Branly. Comme on n’est jamais si bien servi que par soi-même, ce dernier en publie plusieurs : Guide du musée (collectif, 304 pages, 15 euros) ; Chefs-d’uvre du musée (collectif, 120 pages, 8 euros) ; Imagier des collections (collectif, 192 pages, 17 euros) ; Nouvelles collections (170 pages, 39 euros, signé de Germain Viatte). Alors que la revue Beaux-Arts Magazine sort pour l’occasion un hors-série (68 pages, 9 euros), les éditions Scala font paraître un petit livre traitant plus spécifiquement des aspects architecturaux, Musée du Quai Branly (64 pages, 6 euros), de Hughes Demeude.
Trois expositions marquant l’ouverture du musée, chacune est accompagnée d’un ouvrage. Dans Ciwara, chimères africaines (96 pages, 25 euros), édité par le musée du Quai Branly, Thomas Taddeus et les autres auteurs évoquent les célèbres masques-cimiers en bois à décor d’antilope des Bambaras du Mali. Qu’est-ce qu’un corps ? (Flammarion, 240 pages, 45 euros) propose une anthropologie comparée des productions artistiques sur le sujet dans les diverses régions du monde. Enfin, Nous avons mangé la forêt (Actes Sud, 128 pages, 25 euros) présente l’étude anthropologique menée par Georges Condominas au centre du Vietnam à la fin des années 1940.
Moins directement liés à la création du musée, les ouvrages traitant des arts premiers en général fleurissent. Gallimard réédite ainsi dans la collection « Découvertes » Arts premiers, le temps de la reconnaissance (128 pages, 13,10 euros) de Marine Degli et Marie Mauzé. Aux éditions Assouline, Bérénice Geoffroy-Schneiter a décliné le thème en deux (magnifiques) volumes. Le premier, publié en 1999 et réédité à la fin de 2005, est consacré à l’Afrique noire et à l’Océanie. Le second, Arts premiers : Indiens, Eskimos, Aborigènes (400 pages, 30 euros), tout récent, porte essentiellement sur le continent américain.
Passé colonial oblige, la région subsaharienne occupe une place privilégiée dans l’édition française. Scala réédite ainsi L’Art africain (128 pages, 15 euros), où Hélène Joubert, par ailleurs responsable de la section Afrique du musée du Quai Branly, aborde, à travers douze uvres majeures, les grands thèmes tels que la fécondité, la parole, les symboles du pouvoir. Dans L’Âme de l’Afrique. Masques et sculptures (Les Éditions de l’amateur), imposant et somptueux ouvrage de 296 pages au format 27 x 32 cm, Serge Diakonoff, artiste-peintre de profession, présente quelque quatre cents pièces de sa collection, parmi lesquelles nombre d’objets atypiques ignorés de l’iconographie classique.
Beaucoup d’images, mais aussi des réflexions. Professeur au Muséum national d’histoire naturelle, Bernard Dupaigne conteste le bien-fondé de la création du musée du Quai Branly. Le titre de son livre, ?Le Scandale des arts premiers (éd. Mille et une nuits, ?250 pages, 12 euros), annonce d’emblée la couleur. Moins polémique, le philosophe François Warin propose La Passion des origines. Essai sur la généalogie des arts premiers (éd. Ellipses, 144 pages, 14,50 euros) pour ?tous ceux qui souhaitent découvrir le sens de ces arts. Une sage précaution avant d’aller admirer les chefs-d’uvre exposés au Quai Branly.

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