La légende Zidane
Fils d’émigrés kabyles né à Marseille, footballeur le plus cher de tous les temps, gloire planétaire dont le talent le dispute à la discrétion, le capitaine des Bleus prendra sa retraite à l’issue de la Coupe du monde 2006, en Allemagne. Portrait d’un gén
Les occasions de le voir fouler un terrain de foot se réduisent comme peau de chagrin. Quoi qu’il arrive, après le 9 juillet, date de la finale de la Coupe du monde, Zinédine Zidane, 34 ans le 23 juin, sera un jeune retraité. Une décision annoncée en avril 2006. Le Mondial allemand, sa dernière compétition, marquera le terme d’une carrière de plus de quinze ans. Celle qui vit ce fils d’émigrés kabyles tutoyer les sommets – de Cannes à Madrid, en passant par Bordeaux et Turin. Avec, en apothéose, ce 12 juillet 1998 et la victoire face au Brésil (3-0) en finale de la Coupe du monde, chez lui. Symbole de cette France « Black-Blanc-Beur » qui gagne, héros de toute une nation, son portrait, ce soir-là, illumine l’Arc de triomphe avec ce message : « Zidane président ! »
Élu à de multiples reprises meilleur joueur de l’année, ce champion aussi timide que génial a collectionné les titres, collectifs comme individuels. Zizou a tout gagné, y compris beaucoup d’argent (7 millions d’euros de salaire annuel, plus 8 millions d’euros pour ses contrats publicitaires – soit 40 000 euros par jour au total ! -, ce qui faisait de lui le troisième joueur le mieux payé du monde en 2005, derrière Ronaldinho et David Beckham). L’homme plaît, séduit, enchante. Sacré en 1999 personnalité préférée des Français, il aimante les compliments, attire la sympathie, force l’admiration. Parcours exemplaire, attachement à son pays – la France -, mais aussi à ses racines, gentillesse, simplicité, discrétion, fibre familiale prononcée, à l’heure où la majorité de ses collègues se baladent au bras de mannequins et de starlettes en tout genre : les ingrédients du cocktail Zidane ne sont guère détonants. Pas de nature, en tout cas, à « fabriquer » une icône médiatique moderne, à l’instar d’un Beckham, par exemple. Et pourtant, ça marche ! Car Zidane est une institution, et pas seulement dans son pays. Partout dans le monde, chacun de ses déplacements mobilise les médias, déchaîne les foules. Un film vient de lui être consacré : Zidane, un portrait du XXIe siècle (voir p. 25). Une uvre unique à la mesure d’un homme pas comme les autres.
La longue carrière de Zinédine est une fulgurante success story. En toile de fond, l’histoire d’un gamin des cités, dans les quartiers nord de Marseille, qui rêve de football et de Coupe du monde. Une histoire comme il en existe tant, mais qui tournera, elle, au triomphe planétaire. La légende d’un homme modeste, fils modèle, père attentionné, époux affectueux, footballeur de génie. Une légende des temps modernes, loin du bruit et de la fureur du nouveau siècle. Une légende exemplaire, comme il en existe trop peu.
Premiers dribbles
Zidane est né à Marseille, ville frondeuse du sud de la France, populaire, métissée et fière. Sa jeunesse, il la passe à la Castellane, 6 000 habitants, dans les fameux quartiers nord de la cité phocéenne, au 28 de la place Tartane. Une place en béton, 100 mètres de long, 30 de large, des grilles à toutes les fenêtres, un centre social, une école, une clinique Premiers pas : les amis, le judo, jusqu’à 11 ans, et, surtout, la famille. Smaïl, son père, est arrivé d’Algérie en septembre 1953, avant le déclenchement de la Guerre de libération. « Il voulait tenter sa chance en France », explique « Zizou ». Ce père, ce héros, représente beaucoup à ses yeux. « Il a toujours travaillé dur, raconte son fils. Il faisait les trois-huit dans un supermarché, comme conducteur d’engin puis comme gardien. Il travaillait le samedi et le dimanche. Tout ça pour un peu plus que le salaire minimum. » Ce père absent n’a jamais levé la main sur ses enfants, ni même haussé la voix. « Il lui suffisait de lancer un regard un peu sévère pour obtenir ce qu’il voulait. » Zinédine, benjamin de cinq enfants (trois frères et une sur), lui voue un respect sans borne. Son premier gros contrat signé, il lui achètera une maison dans un quartier résidentiel de Marseille, loin du bruit et de l’agitation qui avaient fini par exaspérer Smaïl.
C’est à l’orée de l’adolescence qu’il se prend au jeu. La place Tartane est le point de ralliement de toute la jeunesse du quartier. Loisir pas cher et donc accessible au plus grand nombre, le football est passion, passe-temps, exutoire. Les parties s’improvisent sur le béton, à six, à dix, à trente. Les institutrices de son école l’aiment bien « parce qu’elles [le] trouvaient mignon ». Mais les cours, très peu pour lui. Sitôt la sonnerie entendue, Zinédine dévalait les marches de son établissement, ballon en main. Direction : la place, les potes et les parties endiablées. Les enfants avaient le temps d’apprendre, ils sont devenus doués. Et le plus doué d’entre eux s’est frayé un chemin jusqu’au monde du foot professionnel. À 13 ans, en 1985, il quitte l’appartement trop petit de Smaïl et de sa mère Malika pour le centre de formation de Cannes. Fini le cocon familial, les repères rassurants. Un grand bond dans l’inconnu. « Je suis très fier d’être né et d’avoir vécu dans mon quartier. J’ai retenu ce qu’on dit là-bas : on doit toujours aller chercher ce qu’on veut. Surtout quand on est d’ailleurs. Alors, il faut être deux fois plus fort que le Français. Oui, j’ai dû travailler deux fois plus parce que j’étais fils d’immigré », raconte-t-il dans Le Roman d’une victoire (éditions Robert Laffont-Plon), écrit en collaboration avec Dan Franck. À Cannes, il travaille donc, fait ses gammes, se construit physiquement, apprend les rudiments tactiques. Son talent saute aux yeux, mais ne saurait constituer le seul sésame d’une carrière réussie. « Des joueurs talentueux, il y en a plein les stades municipaux et les cités. J’ai vu de véritables phénomènes balle au pied, mais ça ne suffit pas, explique un de ses formateurs. Zizou avait autre chose en lui. Il voulait réussir, il avait soif d’apprendre. Il bossait comme un fou, ne sortait pas avec ses copains faire la fête comme tous les ados de son âge. » Après une première expérience dans une famille d’accueil, condition sine qua non pour que ses parents le laissent partir, il intègre un foyer. Il est professionnel, a sa propre chambre. C’est un moine-footballeur. « Je ne sortais pas. À 22 h 30, j’étais couché. À deux heures de l’après-midi, je faisais une sieste », se souvient-il. Il ne fréquente pas les boîtes de nuit, n’achète rien. Parfois, il s’offre une séance de cinéma. « Je me disais qu’un jour, plus tard, je souffrirai de ne pas m’être amusé dans ma jeunesse. » Pourtant, il garde le cap. « Puisque je ne réussissais pas dans mes études et que je ne pensais qu’au foot, il fallait que je le fasse à fond. J’avais compris que quand on veut vraiment quelque chose, il ne faut rien laisser au hasard, ne pas se laisser perturber par d’autres désirs. »
À 18 ans, il marque son premier but en division I, avec Cannes. Son président de l’époque, Alain Pedretti, lui avait promis une voiture pour son « dépucelage ». « J’attendais une bagnole d’occasion, se souvient Zidane. C’était une Clio rouge, neuve, ma première voiture » C’est avec sa Clio qu’il rencontre sa future épouse, Véronique. Comme lui, elle habite au foyer des jeunes de Provence. Après la petite fête organisée pour célébrer son premier but en professionnel, il la raccompagne au foyer. « Elle était brune. Belle. Elle était grande. Elle venait de Rodez où son père était directeur des abattoirs. Elle était danseuse. » Quand Zidane parle de Véronique, son regard s’illumine. Comment a-t-il fait pour l’approcher, lui le timide maladif ? « Ce n’est pas moi qui ai fait le premier pas, raconte-t-il. Je vivais dans mon coin, tout seul. J’étais encore plus timide qu’aujourd’hui. Je ne parlais jamais, je ne savais pas me brancher avec les filles. S’il y en avait une qui me plaisait, je ne savais pas lui dire trois mots. Peut-être que c’est ce qui a séduit Véronique »
Très vite, Zidane progresse, grimpe les échelons. Il quitte sa petite chambre pour un studio. Avec sa ligne téléphonique à lui, une salle de bains, un frigo, une cuisine : le luxe… Véronique emménage avec lui. Tous deux ne rêvent que d’une chose : construire une famille. Et vite ! En mai 1994, ils se marient. Elle lui donnera quatre garçons : Enzo (11 ans) – en référence à Enzo Francescoli, mythique joueur uruguayen de l’Olympique de Marseille des années 1980 -, Luca (8 ans), Theo (4 ans) et le petit dernier, Elyaz, né en décembre 2005.
Dix ans de règne
Le jeune homme, dont tout le monde a décelé l’immense potentiel, ne peut rester plus longtemps dans un club aussi modeste que Cannes. Il rejoint les Girondins de Bordeaux en 1992. Un club familial et discret qui lui va comme un gant. Là où nombre de ses collègues du même âge rêvent du volcan marseillais, des charmes de la capitale ou du strass et des paillettes de Monaco, Zidane choisit la bonhomie bourgeoise et feutrée bordelaise. Quatre saisons remarquées qui lui ouvrent les portes de l’équipe de France. Une consécration et une gageure : la sélection nationale est un grand chantier, qui se construit péniblement sur les ruines de l’équipe éliminée de la Coupe du monde 1994 aux États-Unis. L’heure est à la reconstruction après la cruelle désillusion face à Israël et à la Bulgarie, bourreaux des Français en 1993. C’est un ange qui apparaît sous le ciel de Bordeaux, un soir d’août 1994, au Parc Lescure. Zidane est sur ses terres. Le sélectionneur Aimé Jacquet le lance contre la République tchèque à l’heure de jeu. La France est baladée, menée 2 à 0. Il inscrit deux buts – dont un magnifique : longue course, passement de jambes et frappe de vingt-cinq mètres – et sauve son équipe du naufrage. La légende est en marche.
Deux ans plus tard, en 1996, il signe dans un des plus grands clubs européens, la Juventus de Turin. De l’avis de nombreux experts, c’est là que se forgent ses futurs succès. Confronté au gotha du foot mondial, il progresse tactiquement et physiquement. Il mûrit, aussi. Victime d’un accident de la route avant l’Euro 1996, il attaque la compétition sur une jambe et ne peut faire mieux que de hisser sa sélection en demi-finale. Il fait pâle figure, à tel point que les dirigeants turinois se demandent s’ils n’ont pas commis une erreur en le recrutant. Ils ne se poseront pas la question très longtemps De septembre 1996 à 2001, il enchante le Stadio delle Alpi, régale les spectateurs de gestes techniques venus d’ailleurs, dessine ses arabesques aux quatre coins du terrain. Zidane est l’archétype du « beau joueur », dans tous les sens du terme. Noble, racé, élégant, un esthète au service du collectif et de l’efficacité. « Des joueurs qui font des trucs de malade sur un terrain, j’en connais des brassées, raconte son ami Christophe Dugarry (champion du monde 1998). Des dribbles, des contrôles d’extraterrestres, des gris-gris, comme on dit. Zizou sait faire tout cela. Mais avec lui, ce n’est jamais inutile, cela va toujours dans le sens du jeu. Ce n’est pas pour épater la galerie, c’est efficace. » Efficace, c’est peu dire ! En cinq saisons à la Juve, il entraîne tout le club dans son sillage. Bilan : deux titres de champions (1997 et 1998), deux finales de Ligue des champions (1997 et 1998), une Coupe intercontinentale (1996), une Supercoupe d’Europe (1997), une Supercoupe d’Italie (1997), un Ballon d’or (la distinction individuelle suprême, en 1998) et deux titres de meilleur joueur du monde Fifa (1998 et 2000). L’étoile Zidane est à son firmament. À ses exploits en club viennent s’ajouter la Coupe du Monde 1998, remportée par la France sur ses terres grâce à deux buts de Zizou en finale, et l’Euro 2000. Zidane est alors sans conteste le meilleur footballeur de la planète. À Turin, il a fait oublier son illustre prédécesseur, Michel Platini. Personne ne lui arrive à la cheville. Avec Pelé, Maradona et Cruyff, il fait désormais partie des dieux du stade. Sa place au panthéon du foot est assurée.
Peut-il aller plus haut ? Un homme en est persuadé : Florentino Pérez, brillant homme d’affaires espagnol, richissime promoteur immobilier. Il est à la tête du Real Madrid, véritable institution du football européen. Peut-être le seul club au-dessus de la Juve, avec le Milan AC de Silvio Berlusconi. Pour redorer le blason quelque peu terni du grand Real, l’homme a une idée en tête : faire venir les meilleurs joueurs du monde. Les plus chers, aussi. On les baptisera les « Galactiques » : Figo, Zidane, Ronaldo, Beckham Le prix du champion des champions ? 70 millions d’euros pour Pérez, 90 millions pour les dirigeants turinois, peu disposés à laisser filer la perle rare. Avant de se lancer dans son OPA sur Zizou, Pérez sonde le joueur. La scène a lieu au cours d’un dîner organisé par la Fifa. Sur une serviette blanche, Pérez écrit : « Veux-tu jouer un jour pour le Real ? », puis la passe à Zidane. Retour du morceau de tissu à l’envoyeur, avec trois lettres de plus : « Oui. » Tout simplement. Un bras de fer, à grands coups de millions, est entamé entre dirigeants des deux clubs. Le Real l’emportera, pour 75 millions d’euros. La somme est colossale, un record encore inégalé. Zidane s’envole vers Madrid en 2001 pour le prix d’un Airbus A321 flambant neuf. « Je trouve toutes ces sommes ridicules. Je ne pense pas les valoir. » Modeste, le fils d’émigrés kabyles l’est toujours
Comme Turin, il séduira Madrid, pourtant habitué aux gloires internationales du ballon rond. En 2003, son directeur sportif, Jorge Valdano, figure emblématique du club en tant que joueur puis dirigeant, dit de lui : « Ce que fait Zidane, c’est un autre métier. Les contrôles qu’il réalise, personne ne les a jamais réussis dans l’Histoire. » Confirmation de son coéquipier David Beckham : « Je n’ai jamais évolué aux côtés d’un footballeur aussi fort. » Venant de telles personnalités, le compliment prend une autre dimension
En 2002, il remporte la Ligue des champions, puis le titre national en 2003. Florentino Pérez jubile : le Real Madrid est tout à la fois le meilleur club du monde et le plus riche. Sa politique business marche à plein, les maillots de ses stars s’arrachent comme des petits pains, le club effectue de lucratives tournées en Asie. Las ! En équipe nationale, Zidane accumule les échecs avec ses partenaires. À la Coupe du monde 2002 (Japon-Corée), il se blesse, rate les deux premiers matchs. Toute la France est suspendue aux bulletins médicaux du joueur, délivrés chaque jour. La cuisse douloureuse de Zizou est l’objet de toutes les attentions. On prie pour son rétablissement. Il revient très diminué pour le troisième match, joue sur une jambe, ne peut rien pour éviter l’infamie : la France est éliminée au premier tour. Deux ans plus tard, nouvel échec à l’Euro 2004, au Portugal. Battue par la Grèce en quarts de finale, la France ne peut retenir son enfant chéri, qui décide de prendre sa retraite internationale le 11 août 2004.
Z comme Zorro
Parallèlement, son histoire madrilène vire à l’aigre. Les Galactiques s’enlisent dans des querelles de vestiaires, de leadership, de salaires. Pérez continue à faire venir des stars en dépit du bon sens : rien que des attaquants ! Madrid ne gagne plus. Pis, Barcelone le nargue en remportant les deux derniers titres de champions et la Ligue des champions 2006. Son petit génie brésilien, le fantastique Ronaldinho, fait tomber l’idole de son piédestal : la nouvelle star du foot, le meilleur joueur du monde, c’est lui ! La saison 2005-2006 devait marquer les derniers feux de l’étoile Zidane. Pourtant, l’homme ne se résout pas à tirer sa révérence dans ces conditions. Il décide, seul ou presque, de revenir en équipe de France pour participer au Mondial 2006. À l’époque, personne ne sait qu’il s’agira de sa dernière compétition officielle. Le 3 août 2005, il annonce son grand retour sur son site Internet et avoue qu’il ne peut laisser les Bleus foncer dans le mur – l’équipe éprouve les pires difficultés à se qualifier pour l’Allemagne – sans rien tenter. Sa présence à Montpellier, en match amical face à la Côte d’Ivoire de Didier Drogba, déchaîne les médias et les passions. Il est accueilli en sauveur de la nation. La France, finalement, se qualifie. « Z comme Zorro », surnom dont on l’a affublé depuis son doublé en finale de Coupe du monde 1998, est passé par là
Zidane écrira les dernières lignes de sa légende en Allemagne. À sa manière : sur le terrain, il éclabousse de sa classe tous les matchs ; en dehors, il rase les murs, front baissé, le regard fuyant. Car il y a chez lui une peur de se montrer. Une quête d’anonymat perdu. Tout comme il prend un soin particulier à ne pas « se mouiller ». Jamais il ne s’est prononcé sur l’Algérie, ses dirigeants, l’islamisme armé, la réconciliation nationale. Pourtant, son attachement à ses racines est profond. Il aime l’Algérie, qui le lui rend bien. Quand on lui pose la question de savoir ce qu’il rêvait de faire et qu’il pourra réaliser sitôt sa carrière terminée, il répond invariablement : « Aller en Algérie, avec papa (sic). C’est une chose qui me tient particulièrement à cur. L’emmener là où il a grandi, en Kabylie, dans la montagne où il était gardien de moutons. » Il vient même de signer un contrat avec l’opérateur algérien de téléphonie mobile Nedjma pour une publicité sur laquelle on le voit entouré de gamins, dont l’un porte un maillot de la sélection nationale. Contrat dont il reversera les bénéfices à des associations caritatives locales en faveur de l’enfance.
En France aussi, il refuse de s’exprimer sur autre chose que son métier. Pendant la crise des banlieues, par exemple, on le lui a reproché. Contrairement à Lilian Thuram, qui s’est invité dans le débat avec intelligence, il ne s’est pas manifesté. Musulman non pratiquant, Zidane est resté « hors jeu ». « Je me tiens informé de ce qui se passe et, évidemment, je suis touché par ces problèmes, a-t-il expliqué dans une interview au mensuel français Psychologies (juin 2006). Mais il m’est très difficile de donner mon point de vue. J’ai mes positions, mais je n’ai pas envie de les étaler. » Les rares fois où il se risque à un quelconque commentaire, on sent qu’il y va avec le « frein à main ». « Il faut voter, même blanc », dit-il, mais il se garde bien de dire pour qui. Sans même prendre la peine de voler dans les plumes du Front national, ce qui pourtant ne « mange pas de pain ». Il se révolte rarement, garde tout dedans. On sent chez lui une lutte incessante entre son sens du devoir – il assume pleinement les responsabilités que lui confère son statut – et son irrépressible propension à s’effacer – il ne désire rien tant que d’être laissé en paix. Ainsi va Zidane, icône en filigrane, idole cachée, dieu du stade humble et généreux.
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