Coronavirus : « L’Afrique doit se préparer au pire », prévient l’OMS

Alors que le continent est encore relativement peu touché par le covid-19, Tedros Adhanom Ghebreyesus a enjoint aux États de prendre dès maintenant des mesures fortes face à un « ennemi de l’humanité ».

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à Genève, le 10 février 2020. © Salvatore Di Nolfi/AP/SIPA

Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, à Genève, le 10 février 2020. © Salvatore Di Nolfi/AP/SIPA

Publié le 19 mars 2020 Lecture : 2 minutes.

Alors que 233 cas avaient été répertoriés par les autorités en Afrique subsaharienne au moment où Tedros Adhanom Ghebreyesus tenait une conférence de presse virtuelle, le 18 mars, le patron de l’OMS a averti que de nombreux cas n’étaient sans doute pas détectés ou signalés. « L’Afrique devrait se réveiller, mon continent devrait se réveiller », a déclaré cet ancien ministre éthiopien de la Santé.

« Ce coronavirus constitue une menace sans précédent. Mais c’est aussi une occasion sans précédent de nous rassembler contre un ennemi commun, un ennemi de l’humanité », a-t-il poursuivi, rappelant que « plus de 200 000 cas ont été signalés à l’OMS et plus de 8 000 personnes ont perdu la vie ». 80 % de ces cas ont été recensés en Europe et dans le Pacifique occidental.

la suite après cette publicité

« Dans d’autres pays, nous avons vu comment le virus s’accélère après un certain seuil. Donc le meilleur conseil à donner à l’Afrique est de se préparer au pire et de se préparer dès aujourd’hui », a affirmé Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Tester, isoler et suivre les contacts

Le 11 mars, l’OMS avait qualifié l’épidémie du Covid-19 de « pandémie », poussant de nombreux pays à prendre des mesures exceptionnelles.
« Tous les jours, l’OMS parle à des ministres de la Santé, à des chefs d’État, au personnel soignant, à des dirigeants hospitaliers et industriels afin de les aider à se préparer et à établir des priorités, en fonction de leur situation spécifique », a insisté M. Tedros.

Il a expliqué que l’OMS recommandait toujours de dépister tous les cas suspects et de les isoler, soulignant que les mesures de distanciation sociale à elles seules, comme celles récemment prises par de nombreux pays européens, ne suffisent pas.

la suite après cette publicité

« Les mesures d’éloignement physique – comme l’annulation de manifestations sportives, de concerts et d’autres grands rassemblements – peuvent contribuer à ralentir la transmission du virus, réduire la charge qui pèse sur le système de santé et contribuer à rendre les épidémies gérables, mais pour contrôler et mettre fin aux épidémies, les pays doivent tester, isoler et suivre les contacts », a-t-il détaillé.

« S’ils ne le font pas, les chaînes de transmission vont continuer » à exister et « resurgir une fois que les mesures d’éloignement physique seront levées », a-t-il averti.

la suite après cette publicité

Un fonds solidaire de 43 millions de dollars

Plusieurs pays européens ont dit ne pas pratiquer un dépistage généralisé des cas et le directeur exécutif du Programme pour les urgences de l’OMS, Michael Ryan, a déclaré qu’il ne pensait pas qu’il s’agissait d’une question de quantités de tests disponibles mais de stratégie.

Face à la pandémie, l’OMS a mis en place un fonds de réponse solidaire, destiné à recevoir des contributions d’entreprises, de fondations, d’institutions ou même d’individus. À ce jour, 43 millions de dollars ont été reçus, dont 10 millions de la Fifa.

Début février, l’OMS  avait demandé 675 millions de dollars (613 millions d’euros) pour combattre le coronavirus jusqu’en avril.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Ce que le coronavirus va changer pour les musulmans

Contenus partenaires