Coronavirus : un arsenal de mesures en faveur des entreprises et des salariés marocains
Alors qu’une partie de l’industrie marocaine est à l’arrêt du fait du Covid-19, la dernière réunion du Comité de veille économique a mis en place des mesures en faveur des entreprises et des salariés du privé.
Après l’édiction d’une première série de mesures le 16 mars, jugées insuffisantes, le Comité de veille économique (CVE) a tenu une deuxième réunion trois jours plus tard.
Cet organe, mis en place par le gouvernement marocain pour suivre l’évolution de la situation économique du pays en raison de la crise du Coronavirus et d’identifier les mesures appropriées en termes d’accompagnement des entreprises, s’est voulu bien plus rassurant pour la sphère économique et les salariés du secteur privé.
Après avoir obtenu la suspension du paiement des charges sociales et la mise en place d’un moratoire pour le remboursement des crédits bancaires au profit des entreprises, la CGEM en voulait plus.
En présence du nouveau président du patronat marocain Chakib Alj, le CVE présidé par le ministre des Finances Mohamed Benchaâboun a adopté de nouvelles mesures réparties en trois grandes catégories.
Report de l’impôt sur les sociétés
Sur le volet fiscal, rien ne change pour les entreprises qui réalisent un chiffre d’affaires dépassant 20 millions de dirhams (1,9 million d’euros). Pour les autres, le CVE a accepté de reporter l’échéance des déclarations et du paiement de l’impôt sur les sociétés au 31 mars.
L’ensemble devra être payé à la fin du deuxième trimestre.
Soutien de la trésorerie
Pour les TPE et les PME qui poursuivent leur activité en cette période et qui sont en difficulté, notamment par rapport à leur trésorerie, le CVE a décidé de leur accorder des lignes de crédit bancaires supplémentaires.
La Caisse centrale de garantie (CCG) doit préparer dans les prochains jours des garanties supplémentaires pour venir en aide à ces entreprises.
Elles bénéficient en outre, d’un report des échéances de leasing et ce jusqu’à la fin du mois de juin. Il a aussi été décidé de suspendre les contrôles fiscaux et des ATD jusqu’au 30 juin.
Antiper la crise sociale
Le CVE semble par ailleurs vouloir prévenir la crise sociale à venir, en lien avec la multiplication des arrêts et des fermetures d’usines, d’hôtels, de cafés et aussi le chômage technique imposé dans plusieurs entreprises.
Les salariés affiliés à la CNSS (sécurité sociale), vont avoir droit à une indemnité de 2 000 dirhams (190 euros) nets mensuellement qui sera décaissée depuis le fonds pour la gestion des effets du coronavirus mis en place par le roi il y a quelques jours et doté pour l’heure d’environ 30 milliards de dirhams.
Les salariés continueront de bénéficier des allocations familiales et de l’assurance maladie obligatoire (AMO). Par ailleurs, les salariés affiliés à la CNSS pourront bénéficier eux aussi d’un report des échéances bancaires au cours des trois prochains mois, en ce qui concerne les crédits à la consommation et les crédits immobiliers.
L’objet de la prochaine réunion du CVE sera consacré à l’étude des mesures en faveur de la population de travailleurs marocains non affiliés à la CNSS.
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