Mission délicate pour Tarik Senhaji à la Bourse de Casablanca
La Bourse de Casablanca a choisi son prochain directeur général, Tarik Senhaji. Cet ancien de la City devra d’abord surmonter cette période de crise liée coronavirus avant de boucler la mue entamée par son prédécesseur.
Alors que Karim Hajji a fait valoir ses droits à la retraite après onze années à la tête de la Bourse de Casablanca, son successeur a été choisi lors du conseil d’administration du 19 mars : il s’agit de Tarik Senhaji, 48 ans, qui prendra ses fonctions le 2 avril.
« C’est une prise de fonctions des plus inhabituelles, alors que l’on ne sait même pas si nous allons pouvoir organiser des réunions. Mais le vrai travail commencera après la fin de la crise actuelle », nous explique un employé à la Bourse de Casablanca. En effet, Tarik Senhaji arrive à un moment ou la BVC perd chaque jour un peu plus. Elle cumule une perte dépassant les 25 % sur le dernier mois. La pente va être très difficile à remonter et de gros doute persiste quant à sa capacité de rattraper ce retard. C’est une année inédite et le nouveau directeur général devra redonner confiance dans le marché une fois l’épidémie enrayée.
Une restructuration à mener… après la crise
Une conjoncture d’autant plus délicate que l’année 2020 devait être charnière dans la mue du marché financier marocain qu’a dessinée Karim Hajji avant son départ. Un nouveau règlement général a été adopté fin 2019 et est en vigueur depuis quelques semaines, avec notamment de nouvelles obligations de communication financières.
L’architecture de la BVC doit en outre être revue complètement. « Nous avons simplifié sa structure et détenons maintenant deux marchés, au lieu de trois compartiments : un marché principal réservé aux grandes entreprises, et un autre consacré aux PME. Ce dernières bénéficieront de règles assouplies, notamment concernant les rapports financiers », nous expliquait au mois d’octobre 2019 Karim Hajji, l’ex directeur général de la Bourse de Casablanca. Cependant, cette restructuration, ainsi que la possible cotation des organismes de placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM) devront être reportées à cause du caractère inédit de l’exercice actuel.
Ancien de la City
Diplômé de l’école Polytechnique de Paris et de l’École nationale de la statistique et de l’administration économique (ENSAE) à Paris, Tarik Senhaji a notamment œuvré au sein de l’IFC, dont il était responsable financier, puis à Londres au sein de groupes comme Société Générale, Dresdner Kleinwort Benson ou encore Natixis CIB.
De retour au Maroc en 2011, il a dirigé la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT), chargée de mettre en œuvre la stratégie de développement touristique au Maroc, puis le fonds souverain Ithmar Capital, qu’il a quitté le 7 février 2019.
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