Coronavirus : Alger taille dans son budget pour faire face à la chute des cours

L’Algérie réduit ses dépenses publiques et revoit sa politique économique face à l’effondrement des cours du pétrole, principale ressource du pays.

Le président Abdelmadjid Tebboune, lors d’une conférence de presse, en décembre 2019. © Fateh Guidoum/AP/SIPA

Le président Abdelmadjid Tebboune, lors d’une conférence de presse, en décembre 2019. © Fateh Guidoum/AP/SIPA

Publié le 23 mars 2020 Lecture : 2 minutes.

À l’issue d’un conseil des ministres présidé dimanche 22 mars par le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie révise à la baisse de 30 % le budget de fonctionnement de l’État, sans toucher aux salaires des fonctionnaires.

Deux ministères sont épargnés par la rationalisation des dépenses : l’Éducation et la Santé, pandémie de coronavirus oblige.

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Sonatrach doit diviser par deux ses charges

Le géant pétrolier Sonatrach est sommé de « réduire de 14 à 7 milliards de dollars (13 à 6,5 milliards d’euros), les charges d’exploitation et les dépenses d’investissement afin de préserver les réserves de change », précise le communiqué.

Le conseil des ministres a aussi validé un plan de réduction de la facture des importations de 41 à 31 milliards de dollars (28 à 38 milliards d’euros).

L’Algérie n’aura plus recours aux cabinets d’expertise étrangers, ce qui permettra, selon la présidence, d’économiser 7 milliards de dollars (6,5 milliards d’euros) par an.

Projet de loi de finances complémentaire reporté

Pour chercher d’autres sources de financement, l’Algérie a décidé notamment d’augmenter la production d’engrais, de surseoir à certains projets – en particulier de centrales électriques -, d’accélérer le recouvrement des impôts et taxes ainsi que des crédits octroyés par les banques publiques.

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Un projet de loi de finances complémentaire devait être examiné dimanche par le conseil des ministres mais Abdelmadjid Tebboune a, selon le communiqué, décidé de de le reporter « jusqu’à évaluation des répercussions des mesures financières prises au niveau du gouvernement, ainsi que de l’évolution de la situation dans le monde. »

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Assèchement des réserves de change

La crise actuelle a fait prendre conscience de « la précarité de notre économie que nous n’avons pas su affranchir de la rente pétrolière », a reconnu le président algérien. Basée sur un prix du marché du baril de brut à 60 dollars, la loi de finances 2020 prévoyait une croissance économique d’environ 1,8 %.

Mais les cours du pétrole poursuivent leur descente, le baril de référence américain touchant la semaine passée un plus bas depuis 2003, à 22,53 dollars, pris en étau entre une offre débordante et une demande mondiale sapée par la pandémie de coronavirus.

L’effondrement des prix du pétrole à partir de 2014 a déjà réduit de moitié les recettes liées aux exportations d’hydrocarbures, qui représentent plus de 90 % des recettes extérieures du pays. La Banque d’Algérie a annoncé début février que les réserves de change avaient encore chuté à 62 milliards de dollars fin 2019 contre 79,88 milliards de dollars fin 2018 et 97,22 milliards de dollars fin 2017.

Ces réserves devraient continuer à baisser pour atteindre 51,6 milliards de dollars à la fin 2020, selon les prévisions de la dernière loi de finances adoptée en novembre, et pourraient même s’épuiser dans les prochaines années.

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