Orascom mise sur la banque mobile

Le groupe égyptien veut généraliser l’usage du téléphone comme moyen de paiement, solution qui a connu des débuts discrets au Kenya et au Nigeria.

Publié le 19 mai 2008 Lecture : 2 minutes.

En Afrique, depuis un peu plus d’un an, le portable ne sert plus seulement à téléphoner. Il est devenu un moyen de transaction grâce à de nouveaux services qui permettent de transférer de l’argent à partir d’un simple SMS. Il suffit pour cela d’ouvrir un compte bancaire virtuel chez un distributeur de cartes téléphoniques afin de pouvoir déposer, virer ou retirer jusqu’à 500 dollars contre une commission d’environ 3 dollars.
Initié en 2007 au Kenya par l’opérateur Safaricom, le premier service du genre, baptisé M-Pesa (« argent », en swahili), a séduit en douze mois plus de 1,6 million de Kényans avec des transactions dépassant les 10 millions de dollars. Concrètement, pour un transfert de 2 000 shillings (34 dollars), l’émetteur est débité de 2 030 shillings sur son compte M-Pesa. Tandis que le bénéficiaire, informé par un SMS disposant d’un code secret, perçoit 1 975 shillings au moment du retrait chez un distributeur. Au Nigeria, un autre système, le Chezola Pay, permet également le règlement de certaines factures, comme celle d’électricité.
En avril, Naguib Sawiris, le patron d’Orascom Telecom, a décidé que son groupe allait se lancer à son tour, en 2008, dans la banque mobile pour satisfaire ses 70 millions de clients. La banque mobile est devenue un enjeu stratégique et financier, en raison du faible taux d’accès aux systèmes bancaires traditionnels et des énormes transferts d’argent entre le Nord et le Sud, évalués en 2007 par la Banque mondiale à 240 milliards de dollars dans le monde. Avec ce nouveau service, Orascom espère accroître ses revenus mensuels de 1 dollar supplémentaire par abonné.
D’après le groupe sud-africain Fundamo, spécialiste des solutions de paiement, le téléphone est la plate-forme la plus efficace pour les services bancaires car il répond aux besoins des utilisateurs rebutés par la banque classique, trop complexe, et les frais élevés (10 % à 15 %) pratiqués par les agences de transfert d’argent. Il offre en outre une alternative aux circuits informels, moins onéreux mais plus risqués. Si la banque mobile repose surtout sur le SMS, d’autres technologies le compléteront bientôt. Nokia a présenté en avril un combiné équipé d’un système de paiement sans contact, utilisant la technologie Near Field Communication (communication de proximité), qui permet d’échanger des données par radiofréquence. La GSM Association, qui représente 700 opérateurs mobiles, travaille de son côté, en partenariat avec MasterCard, à la mise au point d’un système mondial d’envoi d’argent via un portable.

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