Moussa Kaka reste en prison
Publié le 19 mai 2008 Lecture : 1 minute.
« Tout le monde pensait que la plus haute juridiction du pays ferait la part des choses, on s’aperçoit que ce n’est pas le cas. » À Niamey comme à Paris, les proches de Moussa Kaka, directeur de la radio Saraounia et correspondant de Radio France internationale (RFI), n’ont pas de mots assez durs pour critiquer l’arrêt de la Cour de cassation nigérienne, qui, le 15 mai, a rejeté la demande de remise en liberté provisoire du journaliste et l’invalidation définitive des écoutes téléphoniques censées prouver sa collusion avec les rebelles touaregs du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ).
Moussa Kaka est incarcéré à la prison civile de Niamey depuis près de huit mois. Suite à l’arrêt de la Cour, l’instruction de son dossier va être intégralement reprise, sous la direction d’un nouveau magistrat – le doyen des juges d’instruction -, qui pourra s’appuyer sur les bandes magnétiques controversées.
« Tapage »
Tandis que les avocats de Kaka annoncent la mise en oeuvre d’une nouvelle stratégie de défense, Djamila, sa femme, et Reporters sans frontières (RSF), misent sur une intensification de la mobilisation de l’opinion internationale pour débloquer la situation. « Les autorités protestent contre le tapage provoqué par cette affaire. Mais ce sont elles qui l’organisent. Le mois dernier, Mohamed Ben Omar, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, n’est-il pas venu en France pour calomnier Moussa ? » commente Léonard Vincent, responsable du bureau Afrique de RSF.
Djamila est attendue du 20 au 25 mai à Paris, où elle pourrait rencontrer Rama Yade, la secrétaire d’État aux Affaires étrangères et aux Droits de l’homme. Elle sera également reçue au secrétariat d’État à la Coopération et à la Francophonie. Il y a trois semaines à Niamey, Alain Joyandet, le nouveau titulaire du poste, a évoqué le cas Kaka avec les autorités, à l’occasion du sommet des chefs d’État de l’Autorité du bassin du fleuve Niger (ABN).
