Coronavirus en RDC : Félix Tshisekedi décrète l’état d’urgence et isole Kinshasa
Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a décrété mardi soir « l’état d’urgence » ainsi que l’isolement de Kinshasa du reste du pays. Objectif : éviter la propagation du coronavirus hors de la capitale, où il reste pour l’instant cantonné.
Réclamé par plusieurs personnalités politiques ainsi que par la société civile ces derniers jours, l’état d’urgence a été décrété mardi soir par Félix Tshisekedi. Au cours de son allocution télévisée, le président congolais a également annoncé « l’interdiction de tous les voyages de Kinshasa vers les provinces, et des provinces vers Kinshasa, afin de permettre le confinement de la ville, foyer de la pandémie ».
Depuis l’annonce d’un premier cas de coronavirus en RDC, le 10 mars dernier, le pays a dénombré, selon le dernier bilan, 48 cas de contamination et trois décès liés au virus. Le 22 mars, Jacques Kyabula, gouverneur du Haut-Katanga, avait annoncé l’arrivée à Lubumbashi de deux individus touchés par le coronavirus. Ces deux cas, des passagers d’un vol Congo Airways, ont finalement été déclarés non-atteints le lendemain par le ministre de la Santé, Eteni Longondo.
Le 23 mars, les députés Claudel Lubaya, Patrick Muyaya, Juvénal Munubo ainsi que la sénatrice Francine Muyumba avaient notamment appelé au renforcement des mesures déjà édictées par le gouvernement et à l’isolement de la capitale. Ces derniers se sont dits satisfaits des nouvelles règles adoptées par le chef de l’État.
#COVID19RDC Face à la gravité de la situation, nous appelons la classe politique à transcender ses divergences, à se rassembler et se mobiliser dans cette lutte contre #Covid19, notre ennemi commun. Nous sommes un grand peuple, nous vaincrons cette pandémie, par tous les moyens pic.twitter.com/UJk7Au7XFn
— Lubaya Claudel André (@LubayaClaudel) March 25, 2020
Usage de la chloroquine
À l’occasion de son discours, Félix Tshisekedi a également estimé qu’il était « urgent » de produire de la chloroquine « en quantité industrielle ». Le président a souligné que « tous les scientifiques n’ont pas encore marqué leur unanimité », mais souhaite « réfléchir sans délai » sur « l’opportunité d’une pareille démarche ».
Le président congolais a ainsi fait allusion à un récent communiqué de l’usine pharmaceutique Pharmakina, installée à Bukavu, dans l’est de la RDC. L’entreprise a affirmé être en mesure de « fournir de la quinine aux chercheurs disposés à travailler sur cette piste ».
Les avis des scientifiques sont partagés sur l’effet de la chloroquine, un antipaludéen bon marché, et de son dérivé, l’hydroxychloroquine, sur le virus. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle à la prudence et « condamne l’usage de médicaments sans preuve de leur efficacité ».
Contacté par Jeune Afrique avant l’annonce du président Tshisekedi, le professeur Jean-Jacques Muyembe, virologue congolais chargé de coordonner la cellule de riposte, avait confirmé que ce médicament « faisait bien partie du plan de riposte en RDC, pour des cas spécifiques ».
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