La rébellion touarègue s’étend au sud

Publié le 19 mai 2008 Lecture : 1 minute.

Le 10 mai à Ansango, dans la région de Gao, l’attaque d’une brigade de gendarmerie par une colonne de rebelles touaregs n’a pas fait de victime, mais s’est achevée par le pillage d’un magasin d’armement. Quelques jours auparavant, la caserne de Diabaly, dans la région de Ségou, avait également été prise pour cible.
Cette nouvelle flambée de violence est inquiétante à double titre. Elle confirme d’abord l’extension du champ de bataille, longtemps limité à l’Adrar des Ifoghas, dans l’Extrême-Nord malien. Par ailleurs, une certaine confusion prévaut quant à l’identité des auteurs de l’attaque d’Ansango. Revendiquée dans un premier temps par l’Alliance touarègue pour le changement, que dirige Ibrahim Ag Bahanga, elle serait en réalité l’oeuvre d’Akli Ag Iknane, qui se réclame du clan des Imghads et s’efforce de se démarquer de la direction de la rébellion touarègue, dominée par les Ifoghas.
Outre le glissement du front vers le sud du pays, l’éclatement de la rébellion en factions plus ou moins rivales n’est pas de bon augure pour le président Amadou Toumani Touré. À l’inverse de Mamadou Tandja, son alter ego nigérien, ce dernier s’efforce en effet, face à l’irrédentisme touareg, de privilégier le dialogue plutôt que le « tout-sécuritaire ». Or la multiplication des interlocuteurs est le plus sûr chemin pour parvenir à un dialogue de sourds.
L’Algérie ayant décidé de geler sa médiation dans le conflit, la Libye a pris le relais. Le 15 mai, Mouammar Kadhafi a dépêché une délégation au Mali pour prendre langue avec des représentants des belligérants : d’une part, le général Koné Kafougouna, ministre de l’Administration territoriale et homme de confiance d’ATT ; de l’autre, Hama Ag Sid Ahmed, porte-parole de l’Alliance touarègue. L’objectif est évidemment de parvenir rapidement à un cessez-le-feu.

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