D’une Nakba l’autre

Publié le 19 mai 2008 Lecture : 1 minute.

Les Palestiniens ont célébré, le 15 mai, le soixantième anniversaire de la Nakba (« catastrophe »), qui marque l’exil ou le départ forcé de 800 000 des leurs, en 1948. Pour rappeler au monde leur condition, ils se sont donné le mot pour se vêtir en noir et allumer des bougies. À Gaza, le Hamas a organisé de grandes marches. L’armée israélienne a dû faire feu pour disperser de jeunes manifestants qui leur lançaient des pierres près du point de passage d’Erez. À Ramallah, en Cisjordanie, le président Mahmoud Abbas a fait bâtir un camp de réfugiés symbolique. Selon l’UNRWA, le nombre des réfugiés est passé de 914 000 en 1950 à plus de 4,5 millions fin 2007. Un tiers vit dans des camps homologués entre la Jordanie, le Liban, la Syrie et les territoires occupés, deux tiers en dehors, la plupart dans des conditions socio-économiques alarmantes. S’y ajoutent, selon l’OLP, 1,5 million de réfugiés de 1948 non enregistrés par l’ONU, 950 000 déplacés après la guerre de 1967 et 335 000 plus récemment (dont les habitations ont été soit détruites soit attribuées à des familles juives), ce qui porte leur nombre à 7 millions – la plus importante population réfugiée au monde.
« La Nakba continue », se désole le négociateur palestinien en chef, Saeb Erekat. Selon lui, la politique israélienne actuelle – blocus économique, expropriations, extension des colonies – a abouti à la quasi-éradication de plusieurs villages et provoqué une troisième vague d’exil. La question du droit au retour, posée depuis 1948, faillit trouver une réponse dans le compromis envisagé par les « paramètres Clinton », lors du sommet de Taba, en janvier 2001. Une partie de la direction palestinienne semblait alors disposée à abandonner ce rêve contre des compensations morales et/ou matérielles.

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