Dernier accord avant dialogue
Le gouvernement et l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), principal mouvement rebelle encore actif, ont signé un accord de paix et de cessez-le-feu le 9 mai, à Libreville. Le président François Bozizé, qui a fait le déplacement de la capitale gabonaise, a donc accepté le principe de l’adoption d’une loi d’amnistie générale, impliquant l’abandon de toutes les poursuites judiciaires concernant les violences liées à la crise centrafricaine. La future loi profitera autant aux miliciens qu’aux responsables militaires et politiques. Ainsi en est-il du président de l’APRD, Jean-Jacques Demafouth, accusé par Bangui de tentative d’assassinat et actuellement exilé en France. Reste à savoir si l’ex-président Ange-Félix Patassé, considéré par les autorités comme l’inspirateur de l’APRD et condamné en 2006 par contumace à vingt ans de travaux forcés pour « faux et usage de faux », sera également concerné.
Si l’accord de Libreville a un parfum de victoire pour les rebelles, il signifie surtout pour le pouvoir la fin de l’insécurité qui règne depuis 2005 dans le nord-ouest du pays. Les combats ont déjà cessé dans le nord-est depuis la signature de précédents accords avec le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) d’Abdoulaye Miskine et l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR) en février et avril 2007. Les concessions de Bozizé ont permis d’obtenir que l’opposition non armée, la société civile et les groupes rebelles s’associent au « dialogue politique inclusif », qui doit s’ouvrir d’ici au 8 juin prochain. L’APRD, qui refusait jusqu’ici de participer au comité préparatoire chargé d’organiser la tenue des discussions, vient de nommer un représentant. Optimistes, les rebelles se proposent d’élaborer conjointement avec le gouvernement, un « plan commun » de gestion du pays.
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